Sept ans après que les employés de la compagnie de sécurité Blackwater ont massacré 14 civils irakiens et en ont blessé 17 autres sur la place Nissour à Bagdad, le juge fédéral de Washington, Royce Lamberth, a rendu son verdict.
«Il s'agit d'un crime grave», a reconnu le juge Lamberth, avant d’ajouter : «Je soutiens pleinement la décision du jury dans cette affaire», a précisé le juge.
L’un de ces hommes, Nicholas Slatten, a été condamné à la prison à vie. Trois de ses anciens collègues, Paul Slough, Evan Liberty et Dustin Heard, ont été condamnés à des peines de 30 ans. Ils ont tué 14 civils irakiens et en ont blessé 17 autres un après-midi, sur une portion de route engorgée du centre de Bagdad. Tous les quatre ont été reconnus coupables d’assassinat en octobre dernier mais les peines ont été prononcées, de manière très opportune, la veille de la visite du Premier ministre irakien à Washington ce mardi, alors qu’il doit rencontrer le président Obama.
Ce carnage de la place Nissour à Bagdad avait déchaîné l’indignation de la population irakienne. Ce pourrait être l’une des raisons pour lesquelles l’administration Obama n’a pas pu négocier avec l’Irak un accord qui autorise les Etats-Unis à y maintenir des troupes. Washington voulait que les forces américaines bénéficient de l’immunité face aux lois irakiennes.
Maintenant, les troupes américaines sont de retour en Irak pour entraîner et conseiller les forces irakiennes dans leur lutte contre Daesh. Les Etats-Unis réalisent aussi des frappes aériennes en Irak et c’est bien sûr de cela, que le président Obama et le premier ministre irakien vont parler.
L’ancienne combattante de la guerre en Irak, Emily Yates, croit que les peines prononcées contre les agents de sécurité employés en Irak par la firme Blackwater ne sont qu’un écran de fumée et n’ont qu’une portée symbolique étant donné que les Etats-Unis se sont eux-mêmes livrés à de nombreux massacres de civils par accident.
«Les Etats-Unis se sont eux-mêmes livrés à de nombreux massacres de civils non armés par accident. Ces tireurs de Blackwater ont pu se sentir libres de le faire et ils l’ont fait. On dirait que cela pourrait être une punition symbolique pour ces quatre personnes mais je ne crois pas que cette tendance… vous savez… de punir ceux qui sont responsables de la mort de civils innocents va vraiment continuer, j’ai l’impression que ce n’est qu’un écran de fumée.»