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Tête-à-tête historique Obama-Castro après 50 ans de coupure entre Washington et la Havane

Les dirigeants américain et cubain se sont assis à la même table pour la première fois en plus de 50 ans. Barack Obama a rencontré Raul Castro au Sommet des Amériques de Panama pour discuter des perspectives de réchauffement des relations.

«Nous sommes désormais en position d'avancer vers l'avenir. Avec le temps, il est possible pour nous de tourner la page et développer une nouvelle relation entre nos deux pays», a déclaré Barack Obama lors de la rencontre qu’il a qualifié «d’historique». Le président américain a également remercié Castro pour son «esprit d’ouverture». Obama a assuré que «la guerre froide est terminée, Cuba n’est plus une menace pour les ». Toutefois, pendant la conférence de presse qui a suivi l’entretien, le président des Etats-Unis a indiqué qu’il reste «encore de profondes et significatives divergences entre nos deux pays». «Nous avons des points de vue différents sur l'organisation de la société et je lui ai dit de façon très directe que nous n'allions pas cesser de parler de sujets tels que la démocratie, la liberté de la presse et la liberté de réunion», a-t-il ajouté.

Raul Castro a répondu qu’il était ouvert au dialogue et s’est également félicité du dégel, tout en prévenant qu’il faudra «être patients, très patients». Le président cubain ne cache pas non plus l’ampleur des désaccords entre les deux gouvernements. «Nous nous entendrons sur certains points, mais nous divergerons sur d'autres», a-t-il indiqué.

Au cours des 50 dernières années, les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et  étaient inexistantes, la révolution socialiste de 1959 ayant fait de l’Etat insulaire un ennemi idéologique des Etats-Unis et une menace pour leur sécurité nationale au regard de la doctrine de l’endiguement dominante à Washington pendant la Guerre froide. L’embargo américain imposé contre l’île et la crise des missiles de 1962 ont d'autant plus dégradé la perception des Etats-Unis à Cuba et vice versa. Cependant, un lent rétablissement des relations est observé sous l’administration  qui a amorcé l'année dernière un dialogue direct avec Raul Castro, frère et successeur de Fidel.