Les manifestants se sont arrêtés devant l’administration du président Uhuru Kenyatta pour présenter diverses revendications dont des compensations aux familles des victimes de l’attaque, la construction d’un mémorial et l’amélioration de la sécurité sur le campus et dans le pays en général.
Les étudiants descendus dans les rues, certains étaient vêtus de noir, fustigeant le groupe extrémiste somalien Al-Shabab qui a revendiqué l’attaque meurtrière. Les manifestants ont aussi demandé le droit de porter les armes et le retour des troupes kenyanes de Somalie.
«Si ça ne tient pas les Shebab à l'écart, ça permettra de limiter le nombre de victimes», a déclaré Mcnab Bwonde, le secrétaire général de l'Association des étudiants de l'université technique du Kenya.
«Nous pouvons être les suivants», a crié l’étudiant Walter Mutai. «Ces gens, il peuvent nous prendre pour cibles partout», a-t-il ajouté. «Nous ne sommes pas en sécurité», criaient les manifestants alors que samedi, les djihadistes somaliens ont publié un communiqué dans lequel ils menacent le Kenya d’une «guerre longue et épouvantable» et d’un «nouveau bain de sang».
Le gouvernement kényan a subi les foudres de la presse qui accuse les autorités d’avoir ignoré les avertissements qui leur étaient parvenus et met en cause le temps qu’il a fallu aux forces de l’ordre pour arriver sur place.
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Mardi, la police kényane a dévoilé six suspects, dont cinq Kényans et un Tanzanien dans l’affaire de l’attentat à l’université. Les individus en question sont soupçonnés d’avoir fourni des armes aux combattants islamiques d’Al-Shabab. Pour le moment, l’enquête est prolongée de 30 jours par la cour pour que la police puisse trouver plus d’informations et présenter ses inculpations.
Le groupe djihadiste Al-Shabaab a revendiqué l’attaque qui s'est produite à l’université de Garissa au nord-est du Kenya le 2 avril, à environ 150 kilomètres de la frontière somalienne. Les terroristes, qui font partie du réseau Al-Qaïda, avaient pris la responsabilité de plusieurs attentats au Kenya auparavant, et notamment de l’attaque du centre commercial de Nairobi en 2013.