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Un homme politique allemand menacé de décapitation après l’incendie d’un abri pour réfugiés

L’organisateur local d’un centre d'accueil prévu pour 40 réfugiés en Allemagne déclare que des militants d'extrême-droite l’ont menacé de décapitation après un incendie criminel dans le bâtiment.

Götz Ulrich, homme politique chrétien-démocrate, qui est parmi des partisans actifs d’un projet de logement qui a pour but d’héberger 40 réfugiés dans la ville de Tröglitz dans le Land de Saxe-Anhalt en , a déclaré que des militants d'extrême droite ont menacé de s’occuper de lui en recourant aux «méthodes de la Révolution française».

Le projet de logement pour les réfugiés était au centre d’une confrontation intense au cours des dernières semaines entre ses partisans et ses adversaires à Tröglitz, une ville de 2 700 habitants où le niveau du chômage est au-delà de la moyenne et l’économie locale est en dépression.

Samedi, le bâtiment qui devait héberger les réfugiés aurait été incendié volontairement, ce qui a augmenté des tensions dans la ville. Götz Ulrich indique que des militants d'extrême droite sont probablement à l'origine de l'incendie criminel et dit qu’il a reçu des menaces personnelles à cause de ses prises de position.

«Les menaces sont d’une nature désagréable», a-t-il annoncé à la chaîne de télévision allemande N-TV dimanche. «Ils vont jusqu’à la menace de recourir aux méthodes de la Révolution française».

Plus tôt en mars, le maire de Tröglitz Markus Nierth a démissionné après que le Parti national-démocrate d'Allemagne a déclaré qu’il allait manifester devant son domicile contre le projet d’abri pour réfugiés. L’officiel de 46 ans a affirmé que sa famille et lui ne se sentaient pas suffisamment en sécurité avec le niveau de protection fourni par la  et qu’il ne sentait pas assez de soutien de la part de ses concitoyens et de sa famille politique.

Tröglitz, traditionnellement, comptait sur des employeurs tels que la société d'énergie Brabag pour fournir des emplois, selon l’hebdomadaire Der Spiegel. A présent, l’économie locale est en récession, les emplois se font rares, et les détracteurs d'extrême droite du conseil municipal disent que les 6,5 millions d’euros alloués par l’Etat pour la prise en charge des réfugiés doivent être dépensés autrement.

Le Parti national-démocrate d'Allemagne, qui fait actuellement l'objet d'une procédure d'interdiction en Allemagne et qui dispose dequelques sièges au Bundestag (parlement allemand), a lancé une campagne bruyante contre la construction de nouveaux centres d'acceuil. Près de 30 militants étaient présents pendant une consultation municipale organisée par Tröglitz au sujet de l’abri en construction, 500 personnes, en tout, étaient venues se renseigner.

Les tensions sont montées après que le bâtiment choisi pour abriter les réfugiés a été incendié au milieu de la nuit. Personne n’a été blessé dans l'incident, deux personnes qui se trouvaient là au moment de l’incendie, une femme de 50 ans et un homme de 52 ans, sont sortis indemnes après avoir avertis du départ de flammes par un riverain.