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Les députés grecs enquêtent sur la régularité des prêts contractés à la veille d’un remboursement

Les députés grecs ont voté ce matin pour la mise en place d’une commission d’enquête chargée d’examiner si l’octroi des deux plans d'aide internationaux d'un montant de 240 milliards d'euros a été réalisé de façon abusive.

Les parlementaires grecs se sont prononcés mardi en faveur de la création d'une commission chargée d'examiner les circonstances dans lesquelles la  a accepté deux importants plans d'aide.

«Après cinq années de silence parlementaire sur les points principaux qui ont provoqué la catastrophe des plans d'aide, aujourd'hui nous entamons une procédure qui apportera des réponses aux questions qui préoccupent le peuple grec», a déclaré aux députés le Premier ministre Alexis Tsipras, avant le vote mardi matin.

Ces prêts ont été accordés sous conditon d’adoption d’un programme draconien d’ajustement budgétaire, sous le contrôle étroit de la «troïka», renommée récemment «Groupe de Bruxelles».

Si les députés grecs se posent la question, c’est qu’ils ont des doutes sur la régularité des conditions d’acceptation de ces prêts. Si la commission d’enquête constate que ces prêts ont été octroyés de façon abusive, en obligeant par exemple le gouvernement grec à adopter des réformes sociales violant un certain nombre de droits fondamentaux, les parlementaires pourraient déclarer la nullité du prêt.

L'ex-Premier ministre conservateur Antonis Samaras, aujourd'hui chef de l'opposition de droite, a accusé Alexis Tsipras, de chercher à détourner l'attention de l'opinion grecque de questions plus urgentes.

Le premier ministre grec, par la création de cette commission, répond ainsi à une de ses promesses électorales. Pour le peuple grec, Alexis Tsipras «avance dans la bonne direction» selon 64 % d’entre eux, d’après l'institut de sondage Pro Forma.

Une autre commission parlementaire mise en place par Alexis Tsipras a rendu ses résultats après une semaine d’enquête. Cette fois, il s’agissait d’examiner la question des réparations de guerre prétendument dues par . D’après les calculs de la Cour des comptes grecque, ce montant s’élève à 278,7 milliards d’euros, comme l’a annoncé le vice-ministre grec des Finances, Dimitris Mardas, devant une commission parlementaire. D’après les sages de la Cour des comptes grecque, c’est ce que doit l'Allemagne à la Grèce en réparations de guerre suite à l'occupation du pays par l'armée allemande entre 1941 et 1944.

Cette commission travaille aussi sur la restitution des trésors archéologiques, ainsi que sur le remboursement d'un «prêt d'occupation» que la Banque de Grèce avait été forcée de céder à l'Allemagne.

Pour Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, le dossier des réparations était définitivement réglé, l'Allemagne ayant versé 115 millions de Deutsche Mark (soit l’équivalent de 60 millions d’euros) en 1960 à la Grèce, même si il s’estime conscient de la responsabilité morale et politique de l’Allemagne dans les «terribles événements» survenus en Grèce pendant la guerre. Le ministre allemand de l'Economie avait déclaré au mois de février que «la probabilité que l'Allemagne paie des indemnités de guerre à posteriori est nulle».

Le dirigeant grec est attendu le 8 avril à , alors que le 9 la Grèce doit rembourser au Fonds monétaire international (FMI) 460 millions d’euros, somme que le ministre des finances grec Yanis Varoufakis s’est engagé à rembourser lors d’une rencontre avec Christine Lagarde, la patronne du FMI, ce mardi 6 avril.

Il a tenu à rassurer ses interlocuteurs en déclarant que son pays «avait l'intention d'honorer toutes ses obligations vis à vis de ses créanciers», et ce «ad infinitum».