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L’ONU veut du temps pour réfléchir à la proposition russe d’une trève humanitaire au Yémen

Le Conseil de sécurité de l’ONU a pris note de la requête de la Russie visant à suspendre les frappes aériennes contre le Yémen pour évacuer les ressortissants étrangers et fournir de l’aide médicale aux civils. Il donnera sa réponse lundi.

La proposition russe fait suite à la demande du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a appelé à un cessez-le-feu d’au moins de 24 heures pour pouvoir apporter une assistance médicale et une aide humanitaire aux yéménites. Mais cette initiative a reçu un accueil mitigé des belligérants.

L’Arabie saoudite a rejeté les amendements russes proposés dans un projet de résolution qui prévoit un embargo sur les armes pour toutes les parties impliquées dans le conflit au Yémen. «Décréter un embargo pour tout le pays a peu de sens. C'est insensé de punir tout le monde pour le comportement d’une partie qui était l'agresseur dans cette situation», a déclaré l’ambassadeur saoudien auprès de , Abdallah Al Mouallimi. En même temps, il est d’accord avec les appels de Moscou pour faire «des trêves humanitaires». «Nous avons toujours fourni toute l'assistance nécessaire pour que l'aide humanitaire soit distribuée. Et nous avons totalement coopéré à chaque demande d'évacuation», a précisé le représentant saoudien.

L'ambassadrice de Jordanie, Dina Kawar, dont le pays préside ce mois-ci le Conseil de sécurité, a déclaré que les Etats membres avaient besoin de temps pour examiner la proposition russe. «Nous espérons arriver à quelque chose d'ici lundi», a-t-elle dit.

En attendant, des frappes aériennes intensives ont pris pour cible samedi matin des positions houthies près des villes d’Aden et de Saada. A Aden, les combats auraient fait au moins 185 morts et plus de 1 200 blessés, dont les trois quarts sont des civils.

La coalition emmenée par  a effectué des raids aériens sur Sanaa, la capitale du Yémen, au cours de la nuit, selon des habitants locaux. C’est déjà le onzième jour de l’opération aérienne de l’armée saoudienne et de ses alliés contre les rebelles houthis.

La Russie s’oppose à toute intervention au Yémen, a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexander Loukachevitch. Les médias signalent que le ministre yéménite des Affaires étrangères Riad Yassin a accusé Moscou de livrer des armes au . Des propos qualifiés de déclarations «absurdes et provocatrices» par le ministère russes des Affaires étrangères.