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L’accord sur le nucléaire iranien sème la discorde entre l’Occident et Israël (VIDEO)

Les négociations entre le groupe 5+1 et l’Iran sur le nucléaire iranien à Lausanne se sont terminées et ont provoqué des turbulences entre les deux alliés historiques que sont les Etats-Unis et Israël.

Lors d'une conversation téléphonique avec le président américain , le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a exprimé son opposition à l’accord nucléaire avec l’Iran conclu jeudi à Lausanne. Il a déclaré que cet accord représentait une menace pour la survie d’Israël. Benyamin Netanyahou a également prévenu que cet accord «augmenterait les risques de prolifération nucléaire et exposerait aux risques d'une guerre horrible».

Le Premier ministre israélien a appelé à «un meilleur accord». Selon lui, «l'alternative est de rester ferme et d'accroître la pression sur l'Iran jusqu'à l’obtention d'un meilleur accord». Benyamin Netanyahou insiste sur le fait que le nucléaire iranien comporte un volet militaire, que cela augmente l'agressivité et engendre la terreur au . Le gouvernement israélien a rejeté l’accord nucléaire conclu par le groupe 5+1 et Téhéran. «Le cabinet s’oppose à l’unanimité aux accords conclus avec l’Iran», lit-on dans le communiqué du gouvernement israélien.

Le président américain Barack Obama a, pour sa part, qualifié l’accord d’«entente historique» qui empêcherait l’Iran d’obtenir des armes nucléaires. «Si cet accord-cadre mène à un accord total et définitif, notre pays, nos alliés et le monde seront plus en sécurité», a déclaré le président des . «L'Iran a donné son accord pour un régime de transparence et des inspections les plus approfondis jamais négociés dans l'histoire des programmes nucléaires», s'est félicité le président américain. Selon lui, cet accord serait «basé non pas sur une confiance aveugle, mais sur un système de suivi d'une puissance sans précédent».

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a déclaré que l'accord avait mis un terme à un «cercle vicieux qui n'était dans l'intérêt de personne». Selon lui, les négociations de Lausanne ont démontré, qu'un «vrai dialogue» pouvait «résoudre les problèmes, ouvrir de nouveaux horizons». Mais malgré l’accord conclu, Javad Zarif affirme que la normalisation des relations avec Washington est loin d'être terminée. «Les relations irano-américaines n’ont rien à voir avec cette négociation. Je remercie  pour ce résultat, mais il subsiste de sérieuses différences entre nous, trop d’années de défiance. Nous allons attendre et voir pour la suite», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

L’ONU a de son côté salué cet accord. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est félicité jeudi de cette entente. Il estime qu’une «solution complète, négociée au problème du nucléaire iranien contribuera à la paix et à la stabilité dans la région et permettra à tous les pays de coopérer de manière urgente sur les nombreux et graves défis en matière de sécurité qu'ils doivent affronter».

Quant à la réaction française, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s’est montré prudent. «Ce sont des avancées positives, mais il reste encore du travail à faire», a-t-il nuancé. Le chef de la diplomatie française a mis l’accent sur le caractère partiel de l’accord. «Le fond de l’accord, c’est permettre à l’Iran d’utiliser l’énergie nucléaire civile, mais la bombe atomique, non. Il y a encore des avancées à faire parce que si  ne respecte pas ses engagements, il faut qu’on puisse revenir aux sanctions économiques qui existent actuellement», a-t-il souligné.

La Russie a salué l’accord qui «aura un impact positif sur la situation sécuritaire globale au Moyen-Orient, y compris par le fait que l'Iran sera en mesure de participer plus activement à la résolution d'un certain nombre de problèmes et de conflits dans la région», selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Conformément aux accords obtenus, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) aura un accès total aux sites nucléaires iraniens pendant les 25 années à venir. L’UE lèvera toutes les sanctions économiques et financières liées au programme nucléaire de l’Iran, les Etats-Unis lèveront toutes les sanctions secondaires une fois que l’AIEA aura fini de vérifier la mise en œuvre des dispositions de l'accord par l'Iran.