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Damas : Daesh à six kilomètres de la résidence présidentielle, l’étau se resserre sur El-Assad

Les combattants de Daesh occupent une nouvelle base opérationnelle à quelque six kilomètres de la résidence du président syrien Bachar el-Assad après avoir pris d’assaut le camp réfugiés palestiniens de Yarmouk en banlieue sud de Damas.

«Des informations crédibles de sources publiques indiquent qu’un certain nombre de groupes armés sont engagés dans des combats acharnés autour du camp de Yarmouk où résident 18 000 civils, y compris un grand nombre d’enfants qui risquent des blessure graves, des traumatismes, des déplacements et la mort», a informé l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA).

Les combattants de  ont pris d’assaut le camp de Yarmouk depuis le quartier de Hajar al-Aswad situé au sud où ils étaient bien implantés ces derniers mois. Alors qu’ils essayaient de pénétrer dans le camp, ils ont été accueillis par les tirs de l’organisation palestinienne djihadiste Aknaf Beif al-Maqdas qui a récemment fait prisonniers dix agents infiltrés de l’Etat islamique (EI ou Daesh), provoquant la fureur de leurs commandants.

La milice palestinienne aurait été submergée lorsque des forces du Front al-Nosra, la branche syrienne , auraient pris position dans le camp aux côté de l’Etat islamique.

«Le Front al-Nosra a ouvert la voie pour qu’ils puissent pénétrer dans le camp et quelques heures plus tard, ils sont entrés dans Yarmouk», a annoncé à Associated Press Anwar Raja, porte-parole du camp du Front populaire de libération de la Palestine qui soutient Bachar el-Assad.

«Ils sont arrivés du quartier de Hajar al-Aswad et les combattants du Front les ont rejoints, ils ont prêté allégeance à l’Etat islamique», a fait savoir à Reuters un militant local anonyme.

Avant le début de la guerre en  il y a quatre ans, le camp de Yarmouk était le plus grand camp de réfugiés palestiniens de Syrie, comptant près de 160 000 résidents palestiniens dont la plupart a fui la guerre ensuite. L'immense camp était considéré comme une quasi-capitale de la diaspora palestinienne.

Depuis fin 2013, le camp était assiégé par le gouvernement. Les Palestiniens restants sont restés coincés à l'intérieur pendant que les quartiers voisins ployaient sous le feu de l'artillerie. Un siège presque total y a été imposé pendant plus de 600 jours, l'alimentation en eau est coupée depuis 200 jours.

95% des Palestiniens restés à l’intérieur du camp dépendent de l’aide de L’UNRWA qui a essayé de négocier des accords avec les deux parties au conflit pour ouvrir des couloirs d’aide humanitaire, les deux parties se dépeignant comme des partisans de la . Le nouvel accord qui a été conclu le mois dernier après un blocus qui durait depuis le début de l’année est maintenant menacé tandis que chaque camp renie ses promesses quant à l’ouverture des couloirs

Etant donné que l’Etat islamique subit des pertes partout en Syrie et en Irak grâce aux actions coordonnées des Kurdes et des troupes gouvernementales irakiennes soutenues par des frappes aériennes de la coalition conduite par les Etats-Unis, l’invasion d’Yarmouk peut représenter une réorientation des objectifs de l'organisation terroriste vers l’une de ses première priorités : le renversement du président syrien Bachar el-Assad. Cela peut aussi être vu comme un moyen d’affirmer une certaine autorité et de venger la mise en captivité des djihadistes infiltrés, ce qui va probablement déboucher sur des exécutions spectaculaires de militants palestiniens dans le camp.