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Nigeria : le nouveau président ne ménagera aucun effort pour lutter contre Boko Haram

Muhammadu Buhari, général à la retraite de 72 ans élu président du Nigeria à l’issue des présidentielles de 2015, fait face à de nombreux défis, et notamment à celui de mettre fin aux atrocités de Boko Haram.

«Notre pays a rejoint la communauté des nations qui remplacent par les urnes un président en place au cours d'un scrutin libre et honnête», a déclaré le nouveau président dans sa première allocution post-électorale.

La victoire de Muhammadu Buhari constitue la première alternance démocratique au Nigeria, un pays qui a connu six coups d'Etat militaires depuis son indépendance, en 1960, et qui a été gouverné par le même parti depuis la fin des dictatures militaires en 1999.

Muhammadu Buhari, tête de liste du All Progressives Congress (Congrès de tous les progressistes), a remporté l'élection avec plus 15 millions de voix, soit 53,9 % des suffrages exprimés. Son adversaire Jonathan Goodluck, 57 ans, membre du Parti démocratique populaire (PDP) et président sortant, a recueilli près de 13 millions de voix (44,96 %), selon la Commission nationale électorale indépendante.

Au total, Muhammadu Buhari a remporté 21 Etats, contre 15 pour le président sortant, en particulier l'Etat de Lagos, cœur économique du pays et Etat le plus peuplé.

Le président sortant a officiellement reconnu sa défaite dans un communiqué : «Je remercie tous les Nigérians, une fois de plus, pour l'immense opportunité qui m'a été donnée de diriger ce pays (…) J'ai transmis mes vœux personnels au général Muhammadu Buhari». «J'ai promis à ce pays des élections libres et justes. J'ai tenu ma parole», a-t-il poursuivi.

Le président français  a félicité Muhammadu Buhari. A son tour, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré mercredi : «C'est la victoire d'un président, mais c'est aussi la victoire du peuple nigérian qui a affirmé son attachement à la démocratie et sa confiance en l'avenir».

Des milliers de Nigérians sont descendus dans les rues de Kano, la plus grande ville du nord musulman, pour célébrer la victoire du général. La foule scandait «Juste Buhari!» et agitait des pancartes avec le symbole du parti de Buhari qui s'est engagé à rattraper de longues années de mauvaise gouvernance et de corruption et a promis de rompre avec la passivité du pouvoir précédent vis-à-vis de , ce qui sera sans doute l'un des plus grands défis du président nouvellement élu.

Le groupe djihadiste Boko Haram n'est pas parvenu à empêcher le processus électoral malgré la multiplication des attaques dans le nord du pays. Pendant l’élection présidentielle, les combattants du groupe extrémiste ont assailli plusieurs villes nigérianes, mettant le feu aux maisons et tirant à mort sur les fuyards. Au moins 25 personnes ont été tuées et plus de 30 autres blessées dans le village de Buratai  dans l’Etat de Borno. En même temps, au moins 14 personnes ont été tuées dans les villes de Biri et Dukku situées dans l’Etat de Gombe.