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Sergueï Lavrov à Lausanne : «je ne suis pas payé pour être optimiste»

Interrogé à propos de son pronostic sur l’issue des pourparlers avec l’Iran à la suite de son entretien avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, le chef de la diplomatie russe a plaisanté en disant qu’il n’est pas «payé pour être optimiste».

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu avec le secrétaire d’Etat américain  dimanche à Lausanne alors que les parties aux négociations avec l'Iran travaillent assidûment pour parvenir à un accord-cadre au sujet du programme nucléaire iranien d'ici au 31 mars.

Quand un journaliste lui a demandé s’il était optimiste concernant la possibilité d’un accord, Lavrov a répondu qu'il n'est pas «payé pour être optimiste», ce à quoi John Kerry a ajouté «On ne vous paie pas assez pour être optimiste».

Les pourparlers entre l’Iran et le groupe 5+1 (Iran, , Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie, Chine, plus Allemagne) ont repris ce week-end en Suisse afin de surmonter les désaccords existant sur le programme nucléaire de Téhéran.

Bien que le cycle actuel de négociations dure déjà depuis 18 mois, la plupart des participants aux négociations de Lausanne se sont montrés optimistes et comptent sur une percée à court terme.

Le secrétaire d’Etat américain, qui a trouvé le temps pour discuter avec le ministre russe d'autres sujets tels que , le Yémen et la Syrie, a remarqué qu’à ce stade, un accord  est peu probable même si les échanges qu’il a eu avec John Kerry ont été constructifs. Kerry, quant à lui, a déclaré être satisfait de sa rencontre avec son homologue russe : «Nous avons eu une bonne discussion avec Lavrov», a-t-il souligné.

La question des sanctions contre l’Iran n’a pas été résolue et reste le principal obstacle dans les négociations, a déclaré une source diplomatique iranienne. «Certains membres du groupe 5+1 proposent des options absolument irréalistes et inadmissibles pour nous», a fait savoir la source. «Nous essayons de rapprocher nos positions sur cet aspect». Les sanctions «font traîner le processus», a-t-il ajouté.

L’optimisme est de mise côté européen. «Nous n’avons jamais aussi proches d’un accord», a déclaré la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini dimanche, tout en ajoutant qu’«il y a encore quelques points critiques qui doivent être résolus».

L’Iran fait face à un régime étendu de sanctions internationales depuis le commencement de son programme nucléaire jugé non pacifique par une partie de la communauté internationale. Néanmoins, Téhéran a toujours nié produire de l’énergie nucléaire à des fins autres que civiles.