International

«Ouvre cette foutue porte!», plaidoyer désespéré de son capitaine à Lubitz

Le capitaine de l’avion de Germanwings a crié à son copilote Andreas Lubitz «Ouvre cette foutue porte !», essayant désespérément de revenir dans la cabine de pilotage. Un plaidoyer pénible révélé par les enregistrements des dernières minutes.

«Pour l’amour de Dieu, ouvre la porte !», a crié le capitaine Patrick Sondenheimer à , silencieux, qui aurait enfermé son supérieur hors de la cabine de pilotage pour pouvoir faire l’avion s’écraser dans les Alpes françaises. Le script des enregistrements des conversations des pilotes a été publié ce dimanche par le journal allemand Bild.

On entend aussi les cris des passagers au moment de l’impact. Les 150 passagers qui se trouvaient à bord ont péri.

Selon les enregistrements, Sondenheimer a aussi essayé de forcer la porte avec une hache, d’après les bruits que l’on peut entendre, en criant au copilote «Ouvre cette foutue porte!».

La transcription a aussi révélé que le capitaine avait décidé de quitter la cabine de pilotage parce qu’il n’avait pas eu le temps de se rendre aux toilettes à Barcelone.

Dans une interview publiée dans le journal allemand Bild, l’ex-compagne d’Andreas Lubitz, l’hôtesse de cabine Maria W. âgée de 27 ans, dont le nom complet n’a pas été divulgué par la presse, a qualifié le copilote d’homme «tourmenté» et discret.

Quand Maria a entendu parler du crash, elle s’est rappelé comment Lubitz lui avait dit qu’il ferait un jour quelque chose qui «changera le système» pour que «tout le monde connaisse mon nom et se rappelle de moi».

«A l’époque je n’ai pas compris ce que cela signifiait, mais maintenant c’est clair», a déclaré Maria qui se souvient qu’Andreas Lubitz s’était réveillé une nuit en criant l’air terrorisé : «Nous tombons !»

Ce vendredi, des enquêteurs de Düsseldorf ont déclaré que la police avait retrouvé chez lui un certificat d’arrêt maladie déchiré pour le jour du . Ils pensent que Lubitz aurait pu cacher sa condition médicale à son employeur.

Bild a aussi déclaré que Lubitz avait subi un traitement psychiatrique pendant 18 mois. Il aurait été soumis à ce traitement en raison «d’une période de dépression sérieuse» en 2009. Il aurait continué à recevoir une assistance médicale jusqu’à sa mort. Le journal allemand a encore expliqué qu’il avait eu accès au dossier d’Andreas Lubitz, indiquant que le pilote avait des «problèmes psychologiques» et besoin d’«un examen médical spécial et régulier».

Selon d’autres informations, le copilote souffrait de problèmes de vue.

L’hôpital universitaire de Düsselsorf a déclaré ce vendredi que Lubitz souffrait de dépression depuis le mois dernier, a souligné l’agence d’informations DPA. «Les information sur le fait qu’Andreas L. a reçu un traitement contre la dépression dans notre hôpital sont inexactes», a déclaré le porte-parole de l’établissement.

Plusieurs collègues d’Andreas Lubitz ont décrit sa conduite comme «normale», précisant qu’il ne semblait pas suicidaire.

«Je me souviens de lui comme d’un jeune homme très gentil, gai et poli», s’est souvenu le chef de l’aéroclub de la ville de Montabaur à l’ouest de  Klaus Radke. Il a précisé que Lubitz lui avait toujours donné l’impression «d’un jeune homme tout-à-fait normal».

Lubitz «faisait beaucoup de plaisanteries même s’il était un peu silencieux de temps à autre […] Il était comme beaucoup d’autres», a expliqué Radke.

Le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maiziere a déclaré qu’Andreas Lubitz n’était pas lié à des groupes terroristes. Selon les enregistrements de bord, Lubitz était vivant et a respiré jusqu’à la fin.

Cette tragédie a bouleversé le monde d’aviation. Plusieurs compagnies aériennes ont déjà modifié leurs règlements pour rendre obligatoire que deux membres d’équipage restent en permanence tout le long du vol dans la cabine de pilotage. Cette règle s’appliquait déjà aux Etats-Unis mais pas en .