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Deuxième nuit de manifestations étudiantes à Montréal (PHOTOS, VIDEO)

La police anti-émeute de Montréal a utilisé du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes pour disperser environ 5000 personnes qui manifestaient au centre-ville contre les mesures d’austérité du gouvernement de Québec.

La manifestation a commencé au centre-ville quand les protestataires se sont rassemblés vendredi soir sur Dominion Square. La manifestation a été déclarée illégale à 21h15 heure locale par les autorités.

30 minutes plus tard, la police anti-émeute entreprenait la dispersion des manifestants, utilisant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes à plusieurs reprises pour les faire fuir. Les magasins ont été fermés, portes et fenêtres verrouillées.

Bien que l’itinéraire de la manifestation n’ait pas été approuvé par les autorités conformément au règlement P-6, la police de Montréal avait d’abord dit qu’elle autoriserait un défilé pacifique si aucune loi n’était violée. Mais peu après, elle a qualifié la manifestation d’illégale et commencé à disperser les protestataires.

Au terme de la manifestation de vendredi à Montréal, 81 manifestants ont été interpellés et ont écopé d’une amende minimale de 500$ (plus les frais), trois personnes ont été blessées, dont un policier, et une personne a été arrêtée.

Vendredi, environ 100 militants cagoulés ont fait irruption dans l’Université du Québec pour protester contre l’expulsion possible de neuf étudiants au motif qu’ils avaient participé aux manifestations de 2012.

Montréal est sur les dents cette semaine après la dispersion d’une autre manifestation mardi, lors de laquelle quatre personnes ont été arrêtées et trois personnes, dont un policier, ont été blessées.

Les étudiants protestent contre les réductions de budget dans le domaine de l’éducation au Québec et promettent de continuer le mouvement en organisant des marches au printemps 2015.

Ces manifestations étudiantes ne sont pas les premières au Québec. En mars 2011, le gouvernement de la province canadienne avait décidé d'augmenter les droits de scolarité universitaire de 1 625 dollars canadiens sur 5 ans. Des centaines d’étudiants indignés étaient alors sortis dans la rue pour protester contre cette mesure. En février 2012, les étudiants avaient entamé une grève, la plus longue de l’histoire du . Environ 300 000 étudiants y ont participé. Les fédérations d'associations étudiantes québécoises, la CLASSE, la FECQ et la FEUQ avaient coordonné cette grève. Ce mouvement sociale a été baptisé «printemps 2012» et a même reçu des noms poétiques comme «Printemps québécois» ou «Printemps d’érable».

Les premiers affrontements entre la  et les manifestants ont eu lieu le 20 avril 2012. Cela a provoqué de nouvelles manifestations jusqu’à fin du mois qui se sont terminées par des arrestations.

Le 27 avril 2012, le gouvernement québécois a proposé aux étudiants d’augmenter les droits de scolarité universitaire de 255 dollars canadiens par année au lieu de 325. Les étudiants ont perçu cette offre comme une insulte et des manifestations ont continué à se dérouler tous les soirs à Montréal. Le 22 juin 2012, on répertoriait 52 manifestations consécutives.

A la 14ème semaine de grève étudiante, le 14 mai 2012, la ministre de l'Education et la vice-Premier ministre du Québec ont démissionné. Le 18 mai 2012, après environ 20 heures de débats, l'Assemblée Nationale du Québec amendait le projet de loi 78, intitulé Loi permettant aux étudiants de recevoir l'enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu'ils fréquentent.

Le 22 mai, au 100ème jour de la grève étudiante, environ 250 000 personnes ont manifesté malgré la pluie qui tombait ce jour-là. Le soir, la manifestation a été réprimée par la police qui a eu recours aux matraques, au gaz lacrymogènes, aux bombes assourdissantes et aux balles en caoutchouc. La police a également procédé à des arrestations massives. Des centaines de personnes ont été arrêtées les 22 et 23 mai.

En août, le Premier ministre du Québec Jean Charest a décidé de déclencher des élections générales anticipées. Des associations étudiantes ont mis fin à la grève. En septembre, Pauline Marois qui a succédé à Jean Charest au poste de Premier ministre de la province, a annulé par décret la hausse des frais de scolarité universitaire. Les fédérations d'associations étudiantes ont constaté que les étudiants québécois avaient ainsi remporté «une victoire historique».