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Les attaques israéliennes destructrices à Gaza ne justifient pas les violations du Hamas

Les violations commises par une des parties au conflit ne peuvent jamais justifier les violations de ses adversaires.

Quelques mois après un rapport accablant sur les frappes israéliennes pendant la guerre à Gaza en été 2014, Amnesty International a publié une analyse similaire des actions des groupes armés palestiniens et conclu que certaines de leurs attaques pourraient aussi «constituer des crimes de guerre».

Amnesty International a ciblé les militants palestiniens, y compris ceux qui appartiennent à la branche militaire du , les Brigades al-Qassam, qui ont utilisé des mortiers et des roquettes qui ne peuvent pas viser d’objectifs spécifiques et qui frappent ainsi sans pouvoir faire de distinction.

«Six civils israéliens, dont un enfant de quatre ans, ont été tués dans de telles attaques lors de la guerre des 50 jours», lit-on dans le dernier rapport de l’ONG publié ce jeudi 26 mars.

Selon les informations de , plus de 4 800 roquettes et de 1 700 obus de mortier ont été tirés depuis Gaza en direction d’Israël lors de ce conflit. On estime que seulement 224 ont frappé des zones résidentielles israéliennes, le reste a été intercepté par le système israélien de défense anti-missile Iron Dome.

Amnesty International a fait savoir que «certaines attaques lancées depuis la bande de Gaza constituent des crimes de guerre».

Il est tellement difficile de viser avec les mortiers utilisés par les Palestiniens qu’ils frappent même, de temps à autre, des Palestiniens, a souligné Amnesty.

«Dans l’incident le plus mortel attribué à une attaque palestinienne, 11 enfants figuraient parmi les 13 civils Palestiniens tués par un projectile lancé depuis la bande de Gaza et qui a atterri dans le camp de réfugiés d’Al-Shati», explique le rapport.

Amnesty a souligné que les Palestiniens avaient subi des pertes énormes lors de la guerre de l’été dernier à Gaza dans laquelle 1 585 civils palestiniens ont péri, dont plus de 530 enfants. Plus de 16 000 maisons ont été détruites par des frappes israéliennes.

«L'impact destructeur des frappes israéliennes contre les civils palestiniens lors du conflit est indéniable mais les violations commises par une partie au conflit ne peut jamais justifier les violations de ses adversaires», a déclaré Philip Luther, directeur du programme pour le  et l’Afrique du Nord d'Amnesty International.
Le directeur a précisé que «certaines des attaques israéliennes» devaient faire l’objet d’une «enquête pour crimes de guerre».

Amnesty International a déjà critiqué les bombardements de Gaza par Israël dans son rapport de novembre 2014, qui décrit en détail huit frappes aériennes sur des maisons palestiniennes qui ont tué au moins 104 civils, dont 62 enfants.

«Les autorités israéliennes et palestiniennes doivent toutes deux coopérer sur les investigations de la Commission d'enquête des Nations Unies et de la Cour pénale internationale pour mettre fin à des décennies d'impunité qui ont perpétué un cycle de violations dans lequel les civils des deux camps ont payé un lourd tribut», lit-on dans le rapport.

Israël a officiellement refusé de collaborer à l'enquête sur l’opération «Bordure protectrice» du comité du Conseil des droits de l’Homme de l'ONU en novembre 2014 au motif que son président, le canadien William Schabas, un universitaire canadien résidant au , était hostile à Israël.

En février, William Schabas a démissionné, en disant qu'il ne voulait plus être la «cible d'attaques malveillantes» . Il a été remplacé par Mary McGowan Davis, ancienne employée de la Cour Suprême de l’Etat de New York.

Le rapport de l'ONU sur la guerre à Gaza devait initialement être rendu public au mois de mars mais la présidente du comité a demandé de repousser sa publication au mois de juin au motif que les enquêteurs avaient besoin de plus de temps pour terminer leur rapport.