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L’Arabie saoudite amasse des armes lourdes vers le Yémen

L’Arabie saoudite déploie une unité opérationnelle imposante à la frontière avec le Yémen, où les rebelles shiites houthis ont pris la capitale et avancent vers Aden.

Le président Abd-Rabbou Mansour Hadi a demandé à  d’approuver une éventuelle intervention de la Ligue arabe au Yémen.

L’objectif des forces saoudiennes reste vague et même les Etats-Unis, le principal allié de Riyad, ne sont pas de savoir ce que la Maison des Saoud a à l’esprit concernant les troubles politiques chez son voisin au sud.

Les opinions des responsables américains contactés par Reuters à ce sujet sont divisées, certains considérant que la concentration des systèmes d’artillerie et des blindés sur la frontière saoudienne avec le  aurait une visée défensive tandis d’autres préfèrent ne pas s’avancer.

Une source américaine qui a décrit la concentration des troupes saoudiennes comme «conséquente» a estimé que Riyad se préparait à combattre les Houthis s’ils essayaient de prendre la résidence du président officiel du Yémen. On ne peut pas exclure que l’Arabie saoudite recoure à des frappes aériennes pour repousser les rebelles d’Aden.

Fin février, le dirigeant des rebelles shiites Houthis Abdel-Malik al-Houthi a accusé l’Arabie saoudite de diviser le Yémen selon des lignes sectaires.

«Notre sœur aînée, le royaume saoudite, ne respecte pas les Yéménites et veut imposer ici au Yémen la séquence d’événements et des divisions qui se sont produites en », a dit al-Houthi, cité par Associated Press.

Un bref conflit entre les Houthis et Riyad a fait environ 200 morts côté saoudien il y a quatre ans.

L’Arabie saoudite sunnite pense que les shiites Houthis sont soutenus par l’ennemi juré iranien. Les gisements de pétrole saoudien les plus abondants se trouvent à Ach-Charqiya, à la frontière avec le Yémen dans une zone peuplée de chiites.Le voisin irakien de l’Arabie saoudite étant également gouverné par des chiites, Riyad craint visiblement de se retrouver coincé entre l'arbre et l'écorce dans un état de guerre par procuration permanente avec .

La frontière poreuse entre l’Arabie saoudite et le Yémen dont profitent largement les tribus locales à des fins de trafic et de contrebande a toujours été une épine dans le pied de Riyad. En 2004, l’Arabie saoudite a même initié la construction d’une grande barrière à la frontière avec le Yémen  avec des postes de contrôle et des équipements de détection électronique. Malgré le fait que le projet de plusieurs milliards de dollars a été mis en œuvre seulement partiellement, les discussions sur le renouvellement de la construction ont repris plusieurs fois et se sont particulièrement animées après que les rebelles Houthis ont pris le pouvoir dans la capitale du Yémen.