Le Parti du peuple dit que son programme «Quittez l’islam » fournira un soutien et un refuge à ceux qui s’y inscrivent. Mais le président du centre islamique danois Fatih Alev estime que les hommes politiques ne devraient pas se mêler des questions de foi des citoyens.
Selon lui, cette proposition n’est pas du tout quelque chose qu’une personne raisonnable peut prendre au sérieux.
«Bien sûr, on n’a pas besoin d’un programme lancé par le gouvernement et payé par les contribuables pour dédramatiser le fait qu’une personne veuille quitter une religion pour une autre religion. Cette proposition, cette idée ne rencontrera pas le soutien d’une grande partie de la population danoise», a-t-il indiqué.
Il semble que la société danoise soit profondément divisée au sujet de sa population musulmane : un sondage récent suggère que la moitié des Danois veut limiter le nombre de musulmans vivant dans leur pays.
La population musulmane a doublé au cours des 17 dernières années au Danemark et l’islam est maintenant la deuxième religion la plus importante du pays. Le parti musulman danois a même fait des déclarations suggérant que le pays pourrait devenir la première nation musulmane d’Europe.
Le débat sur l’islamophobie dans le pays est donc très vif à l’heure actuelle. Mogens S. Mogensen, spécialiste du multiculturalisme, nous a confié que des initiatives comme le programme «Quittez l’islam» ne feront qu’alimenter la haine.
«Le problème, c’est que si vous parlez du programme «Quittez l’islam» à l’un des 250 000 membres de la communauté musulmane du Danemark, vous comparez ou assimilez les musulmans aux groupes criminels comme les «Hells Angels» et les «Bandidos» Mais la communauté islamique n’est pas un gang criminel», a-t-il déclaré.
Mogens S. Mogensen a ajouté: «La plupart des membres de la communauté musulmane sont respectueux de la loi. C’est pourquoi je pense que ces initiatives jettent beaucoup de suspicion sur la communauté musulmane, ce qui ne sert absolument à rien».