Au vu de l’insurrection qui menace de gagner le pays, Washington a annoncé qu’il évacuerait son personnel militaire en poste dans le pays, y compris 100 militaires de forces spéciales qui effectuaient des frappes de drones contre des combattants d’Al-Qaïda dans la région. Le président yéménite a lancé un appel à l’aide aux Nations unies (ONU).
En savoir plus : Yémen : Daesh a revendiqué les attentats des mosquées de Sanaa
Le dernier contingent militaire majeur des Etats-Unis était stationné à la base aérienne al-Annad au sud du Yémen, les drones pilotés depuis cette base se sont envolés pour une autre base militaire américaine en Arabie Saoudite.
Le porte-parole du Département d’Etat Jeff Rathke a dit que tout le personnel américain en poste dans le pays a «temporairement déménagé» et a souligné que Washington «continuerait d’observer activement les menaces terroristes en provenance du Yémen et […] prendrait des mesures pour arrêter les menaces continues et imminentes à l'attention des Etats-Unis».
Le retrait des forces américaines intervient alors que les rebelles du mouvement chiite Ansar Allah (ou rebelles «houthis») viennent de prendre Taiz, la troisième plus grande ville du Yémen située au sud du pays. Les rebelles se seraient emparés de l’aéroport militaire de la ville et de la base locale de l’armée samedi soir.
Les rebelles houthis, qui contrôlent la capitale du pays Sanaa, ont annoncé une mobilisation générale. L’ambassade américaine a fermé boutique à Sanaa le mois dernier après que les Houthis ont déferlé dans la ville, le pays se retrouvant avec deux gouvernements qui se font face au nord et au sud. Les Houthis disent qu’ils luttent pour arrêter la propagation du salafisme dont les partisans font une lecture très dogmatique des enseignements islamiques.
Lors d’une intervention depuis la ville portuaire d’Aden, le président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi a appelé les rebelles shiites houthis à quitter Sanaa. L'avancée des rebelles sur la capitale l’année dernière avait notamment été rendu possible par l'appropriation d’armes et de munitions appartenant à l’armée, comme rapporte Reuters.
Dans son appel passionné aux 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU, Abd-Rabbou Mansour Hadi a demandé l’adoption d’une résolution qui «décourage les combattants des Houthis et leurs alliés» pour «arrêter leur agression … et soutenir les autorités légitimes».
Le Conseil de sécurité tiendra une réunion d’urgence dimanche pour discuter la situation au Yémen et adopter au plus vite une résolution. Jamal Benomar, conseiller spécial de l’ONU sur le Yémen, y donnera un briefing vidéo sur la situation dans le pays du Golfe persique.
En savoir plus : le bilan des attentats de Saana s’alourdit à 137 morts et 260 blessés (VIDEO)
Le Yémen, pendant ce temps, continue à s’enfoncer dans la violence. Vendredi, une série d’attentats-suicides revendiqués par une branche yéménite de Daesh contre des mosquées shiites houthis a emporté la vie de 142 personnes tandis que des avions de combat non-identifiés ont ciblé les bureaux d’Abd-Rabbou Mansour Hadi à Aden la semaine dernière.