Les Etats-Unis, comme cela a été affirmé, tiennent symboliquement à démontrer leur force et leur solidarité avec les alliés d’Europe de l’est qui «vivent à proximité immédiate de l’Ours».
L’opération «Dragoon ride» a démarré samedi en Pologne, en Lituanie, et en Estonie. Le 2ème régiment de cavalerie américain, accompagné par le 3ème escadron d'infanterie, couvrira environ 1770 kilomètres et posera ses bagages le 1er avril à Vilseck, Allemagne.
«L’objectif général… est d’assurer aux alliés qui habitent à proximité immédiate de l’Ours que nous sommes là», a dit avant les manœuvres le général-lieutenant Ben Hodges, général en chef de l’armée américaine en Europe.
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Les véhicules américains Stryker étant traditionnellement transportés sur les rails, la décision de les convoyer en plein jour à travers l'Europe à la vue de la population est vue comme un acte de réaffirmation de la présence des forces américaines dans l'OTAN et dans la région.
«Vous avez entendu ce que notre président a dit très clairement : "nous protègerons nos alliés : la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie et la Pologne"», a dit Hodges. Les six gouvernements européens concernés ont accepté de fournir une escorte aux 120 véhicules américains qui transiteront par leurs territoires.
Cette démonstration de force de Washington a été largement critiquée en Europe. Certains analystes ont même accusé les Etats-Unis de propager le nazisme et de ramener le clivage sur le vieux continent. Le gouvernement de la République tchèque, selon les médias locaux, a affecté des militaires à la protection du convoi au moment de sa traversée dans le pays de peur qu’un grand nombre de manifestants orchestre des «provocations».
Les communistes tchèques disent que la virée de l’armée américaine ne causera que des embouteillages et des ennuis des habitants locaux. «Nous faisons face à des questions sur l’étendue des dommages qui seront causés aux routes», a admis le ministre de la Défense Martin Stropnicky à l’antenne d’une chaîne tchèque.
L’opération «Dragoon ride» vise à tester les capacités de manœuvre des militaires américains près des frontières russes parce que, selon Hodges, le président russe Vladimir Poutine «déplace comme il veut ses troupes et autres machins autour de la Russie».
«Le président Poutine a une liberté de mouvement dont il profite constamment», a dit Hodges. «Pour l’Alliance, vous devez le faire en passant d’un pays à l’autre. Et nous avons découvert que, malgré le fait que tous ces pays sont membres de l’OTAN et de l’UE, chacun a ses propres conditions d’autorisation diplomatique et et autres trucs».
La tournée paneuropéenne des blindés américains a lieu au moment où le commandement de l’opération «Atlantic Resolve», qui se déroule dans trois pays baltiques et en Pologne, se prépare à inclure deux nouveaux pays : la Roumanie et la Bulgarie.
Les forces américaines testent aussi la rapidité de déploiement de leurs systèmes de missiles sol-air «Patriot» à Sochaczew, près de Varsovie, dans le cadre d’un exercice qui durera une semaine. Le contingent américain en Pologne consiste de 100 militaires et 30 véhicules. En s’adressant aux troupes, l’ambassadeur américain Stephen Mull a souligné que Washington était toujours prêt à «défendre et à se tenir aux côtés de la Pologne en cas de besoin», a rapporté Stripes.
Au même moment, la Russie a terminé des manoeuvres militaires qui ont mobilisé plus de 80 000 hommes dans tout le pays pour effectuer des exercices dans la mer Baltique, la mer Noire, l’Arctique et l’Extrême-Orient. Plus de 10 000 véhicules, 65 navires de guerre, 16 vaisseaux de soutien, 15 sous-marins, 200 avions de combat et hélicoptères ont été mis à l'épreuve.