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Le chef de la diplomatie belge accusé de racisme pour un déguisement (PHOTOS)

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a été la cible d’attaques par plusieurs minorités pour s’être peint le visage en noir à l’occasion d’une soirée caritative à Bruxelles.

Les participants se défendent en disant qu’ils s’étaient déguisés en nobles africains mais cette action a été qualifiée de «déplorable» et «honteuse».

Didier Reynders a participé à un événement de bienfaisance à  dont l’objectif était de recueillir des fonds pour aider les enfants, les écoles et les hôpitaux. Il s’est joint à une organisation baptisée Les Noirauds, qui a été fondée en 1876 sous patronage royal et qui s’occupe de collecter des fonds pour aider les enfants.

Sur son site, Didier Reynders a écrit : «La devise des Noirauds est "Plaisir et Charité". Nous avons fait les deux cette année dans le cadre d’un événement amusant et jovial auquel je suis content d’avoir participé».

Les participants se sont déguisés avec ce qu’ils affirment être des costumes de la noblesse africaine du XIXème siècle. Pour le faire, ils ont mis un chapeau haut-de-forme blanc, des pantalons verts et des chaussettes blanches.

L’opinion publique a été outragée par ces informations, nombreux sont ceux qui ont donné leur avis sur Twitter.

Peter Bouckaert, directeur des urgences chez Human Rights Watch, une ONG qui s’occupe de la protection des droits des populations civiles lors des conflits armés, a fustigé la démarche de Reynders sur le réseau.

Cependant, les actions du ministre n’ont pas suscité de tempête politique en , le parti écologiste ayant estimé que Les Noirauds faisaient partie d’un folklore inoffensif. Mais certaines minorités et les Belges d’origine africaine ne sont pas de cet avis et ont fermement critiqué le chef de la diplomatie.

«Dans d’autres pays civilisés, sa carrière politique ne se serait jamais rétablie après ça, mais en Belgique, c’est comme si rien ne s’est passé», a déclaré une écrivaine d’origine nigériane.

Pendant plus d’un siècle, la République démocratique du Congo actuelle faisait partie de l’empire colonial de Belgique. Cet Etat riche en ressources naturelles, 75 fois plus grand que la Belgique, a été saccagé à cause de ses minéraux et de ses bois, des millions d’habitants indigènes sous le règne du roi des belges Léopold II.

En 1960, le Congo a accédé à l’indépendance, mais ses anciens colonisateurs belges sont restés impliqués dans les affaires intérieures du pays.

En 2002, Bruxelles a reconnu son implication dans l’assassinat de Patrice Lumumba en 1961, le premier Premier ministre du Congo indépendant. Ce meurtre avait été provoqué par la crainte de Bruxelles de perdre le contrôle des larges ressources naturelles de son ancienne colonie.

La controverse née autour de Didier Reynders ressemble à celle qui a émergé aux Pays-Bas sur le personnage de Père Fouettard (Pierre le Noir, traduit à la lettre depuis le néerlandais) qui fait partie des célébrations annuelles de la Saint-Nicolas qui a lieu le 5 décembre.

Ce personnage grime normalement le visage en noir. Il est considéré comme le valet de Saint-Nicolas.

Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, a rejeté les accusations de xénophobie et d’insularité prononcées à l’encontre de son pays à cause de ce personnage.
«Pierre le Noir : le nom nous dit tout. Il est noir», a déclaré Mark Rutte à l’agence Reuters, et le Premier ministre d’ajouter : « Je ne peux pas le changer».