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L’UE n’est pas parvenue à décréter une extension automatique des sanctions contre la Russie

Les dirigeants européens ne sont parvenus à se mettre d’accord sur une extension automatique des sanctions contre la Russie qui doivent expirer en juillet. Leur durée sera néanmoins liée à la mise en œuvre complète des accords de Minsk.

Au moins sept pays-membres de l’UE se sont prononcés contre la prolongation automatique et à long terme des sanctions économiques sectorielles contre la Russie. Ce sont l’Italie et le Chypre qui viennent, dont les dirigeants viennent de se rendre à . La Grèce, dont les agriculteurs ont souffert des mesures de rétorsions prises par Moscou en août dernier, ainsi que la Slovaquie, la Hongrie, l’Autriche et l’Espagne.

«La durée des sanctions économiques sera clairement liée à la mise en œuvre complète des accords de Minsk», a déclaré hier Donald Tusk, le président du Conseil européen, lors de la conférence de presse qui a suivi la première session de travail à Bruxelles du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens.

«Nous devons maintenir nos sanctions jusqu’à ce que l’accord de Minsk soit mis en œuvre», a-t-il répété, en soulignant que les sanctions seraient prolongées jusqu’à la fin de 2015, une date butoir pour certaines clauses de l’accord de cessez-le-feu.

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Le premier-ministre luxembourgeois Xavier Bettel a confirmé que toute décision sur les sanctions contre la Russie dépendait de la situation en Ukraine, qu’elle évolue de manière positive ou négative.

L’accord de Minsk prévoit (parmi les points les plus urgents sur la désescalade de la violence) une réforme politique en Ukraine pour assurer la décentralisation et un statut spécial pour les provinces rebelles. Cela contraint l’Ukraine à adopter une législation qui fournirait des garanties permanentes aux régions de Lougansk et de Donetsk, républiques autoproclamées, d’ici la fin de 2015.

L’année dernière, l’Union européenne a suivi la ligne des  en décrétant des sanctions contre la Russie en plusieurs vagues distinctes, avant de réaliser qu’elles provoquaient des difficultés croissantes pour les fondamentaux de son économie qui dépend fortement des livraisons énergétiques venant de la Russie.

L’UE avait hésité à imposer des sanctions sectorielles contre les secteurs financier, énergétique et militaire de la Russie jusqu’au crash du vol MH-17 de Malaysia Airlines dans le Sud-Est de l’Ukraine en juillet dernier.

La décision de prolonger ces sanctions – qui exige de l’unanimité des Etats-membres – sera probablement prise dans «les mois à venir», a déclaré le Conseil européen.

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La décision de «lier» la prolongation des sanctions à la mise en œuvre des accords de Minsk ne signifie pas nécessairement qu’elles seront prolongées, a annoncé une source diplomatique à l’agence TASS. Cette déclaration signale simplement que l’UE est déterminée à garantir la mise en œuvre complète des accords de Minsk, a expliqué la source.

«Bien sûr, cette position commune affectera les débats sur la prolongation des sanctions lors du prochain sommet de l’UE [en juin], cependant, cela ne prédétermine pas les décisions de la rencontre à venir», a encore expliqué le diplomate.