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Conseil de sécurité de l’ONU : Daesh remplace les Talibans en Afghanistan

Daesh a pénétré l’Afghanistan et essaie d’y remplacer les talibans, a reconnu le Conseil de sécurité de l’ONU. La Russie, dans ce contexte, prévient que les pays d’Asie centrale pourraient être la prochaine étape d'une grande campagne djihadiste.

La présence des combattants de l'organisation terroriste a été confirmée par la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan.

Le représentant spécial de  dans le pays Nicholas Haysom a reconnu que Daesh pourrait potentiellement réunir différents groupes fondamentalistes du pays sous un nouveau commandement.

«La Mission d'assistance des Nations unies s'inquiète de la présence du groupe mais prévient que l'impact de Daesh ne réside pas moins dans ses capacités intrinsèques que dans sa capacité à rallier sous une bannière alternative  d'autres groupes armés autrement isolés et divisés», a rapporté Nicholas Haysom devant le Conseil de sécurité, cité par Associated Press. Pourtant, Daesh ne s’est pas encore profondément enraciné en Afghanistan, a-t-il noté.

 a tout de suite exprimé son inquiétude que Daesh élargisse son champ d'action en Afghanistan et répande son fondamentalisme islamique plus au nord en Asie centrale.

Le représentant de la Russie auprès de l’ONU a exprimé une «profonde préoccupation» concernant «l’aggravation de la situation au nord de l’Afghanistan, dans des régions  frontalières qui ont été autrefois les républiques soviétiques et restent ‘nos amis et nos alliés’».

L'Ambassadeur adjoint de la Russie auprès de l’ONU, Vladimir Safronkov, a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à réagir immédiatement pour empêcher une nouvelle expansion de Daesh qui pourrait «faire des vagues» et déstabiliser la situation en Afghanistan et son gouvernement nouvellement élu.

«Les Etats de la région ont des inquiétudes légitimes concernant la tournure prise par les événements», a-t-il dit, selon Associated Press. «Transformer ce pays en un refuge pour les combattants et les extrémistes est catégoriquement inacceptable», a-t-il poursuivi.

L'Ambassadeur de  auprès de l’ONU, Zahir Tanin, a confirmé l’information que Daesh s’infiltrait en Afghanistan, mais il a souligné que «l’ennemi principal auquel nous faisons face est la mouvance talibane qui continue à semer le trouble», tout en notant la présence de «certains groupes d’insurgés aux orientations plus radicales».

Début 2015, le soupçon a émergé que Daesh essayait de remplacer les drapeaux blancs des Taliban par ses drapeaux noirs dans un pays déchiré par la guerre.

En janvier, des combattants associés au talibans ont déclaré que certains petits groupes au Pakistan et en Afghanistan ont établi des contacts étroits avec le calife autoproclamé de l’Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi. Ensuite, les hauts commandements des armées afghane et américaine ont reconnu que l’Etat islamique procédait à «des recrutements» dans le pays.

Kaboul lutte déjà contre l’Etat islamique sur son propre sol. Lundi, on a vu apparaître des nouvelles d’une frappe aérienne des forces afghanes lancée dimanche qui a tué un commandant de combattants, Hafiz Waheed, qui aurait eu les liens avec l’EI.

Le seigneur de guerre était un successeur d’Abdul Rauf Khadim, tué pendant une frappe aérienne lancée par les Etats-Unis le mois dernier. Khadim, l’oncle de Waheed, un commandant taliban et un détenu du camp de , aurait été loyal à l’EI.

L’administration américaine réalise les dangers d’abandonner l’Afghanistan seul dans la lutte contre la menace terroriste croissante, c’est pourquoi elle peut ralentir le processus de retrait des troupes restantes, a rapporté Associated Press samedi. 10 000 soldats américains sont maintenant déployés en Afghanistan, Washington a planifié de réduire ce nombre à 5 500 personnes d’ici à fin 2015  et de retirer complètement ses troupes d’ici la fin du second mandat présidentiel de Barack Obama en 2016.

A présent, les Etats-Unis et l’Afghanistan vont réexaminer ce plan pendant des consultations spéciales d’étalement du retrait.

L’année 2014 été marquée par l’entrée de l’Afghanistan dans un nouveau cycle de la violence et s’est soldée par les combats les plus sanglants depuis 2009. Près de 3 700 civils ont été tués en Afghanistan l’année dernière selon un rapport de l’ONU publié en février.