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Un an après, les Criméens voteraient à nouveau pour le rattachement à la Russie

Un an après le rattachement de la péninsule à la Russie, 84% des habitants s’estiment satisfaits de leurs conditions de vie, tandis que 66% des personnes interrogées ont constaté une amélioration de la situation en Crimée et à Sébastopol.

Le 16 mars 2014, la  votait à plus de 95% son rattachement à la Russie lors d’un référendum organisé au pas de charge, moins d’un mois après l’éviction, à Kiev, du président élu démocratiquement Viktor Ianoukovytch. Deux jours après la tenue de ce scrutin, la Crimée et la ville de Sébastopol devenaient officiellement deux nouveaux sujets de la Fédération de Russie.

 Une année plus tard, une étude de l’Institut d’études socio-économiques et politiques de Crimée démontre que la population de la péninsule ne regrette pas son rattachement à la Russie. 84% des personnes interrogées dans le cadre de ce sondage se déclarent en effet satisfaites de leurs conditions de vie et elles sont même 66% à considérer que la situation s’est améliorée en Crimée depuis un an.

 Pour Alexeï Zoudine, expert de l’Institut d’études socio-économiques et politiques de Crimée, c’est un résultat phénoménal. «Les résultats de ce sondage sont tels qu’on a l’impression qu’il a été réalisé il y a un an. En ce qui concerne le rattachement et les grands principes, la position des habitants de Crimée n’a pas changé», a déclaré l’intéressé. Mais ce n’est pas tout, l’action du gouvernement russe est majoritairement soutenue par la population de la péninsule qui fait confiance à  à 87%.

 Pour le politologue Alexandre Formantchouk, ces résultats traduisent une tendance forte. «Si un référendum avait lieu dimanche prochain, le résultat du vote serait pratiquement le même. Cela veut dire que les habitants de la Crimée ne sont pas déçus par leur choix historique, les Criméens n’ont pas voté pour des raisons matérielles mais ils ont fait un choix de civilisation historique », explique le politologue qui estime que la population a fait ce choix pour garantir sa sécurité.

 «La Crimée n’a pas connu les horreurs que nous avons vues dans le Sud-Est de l’Ukraine», a souligné Alexandre Formantchouk en insistant sur le fait qu’aujourd’hui, les habitants de la péninsule sont en mesure de gérer et de contrôler ce qui se passe sur leur territoire, compte tenu de son nouveau statut.

 Même si la population de la Crimée confirme le choix qu’elle a fait il y a un an, la situation n’est pas rose pour autant car nombre de difficultés demeurent. A commencer par les sanctions, qui s’appliquent également à la péninsule devenue russe et qui ont pour corollaire d’avoir provoqué le départ de la plupart des compagnies occidentales qui s’y étaient installées.

 De plus, une frontière sépare désormais la Crimée de l’Ukraine et s’ils veulent se rendre en  sans passer par un pays tiers, ses habitants ne peuvent le faire qu’en bateau et à condition que la météo ne soit pas trop capricieuse, estiment certains.

 Les autres contrariétés avec lesquelles les habitants de Crimée doivent désormais compter sont liées à la séparation de la péninsule d’avec l’Ukraine. Les services qui leur étaient auparavant fournis par Kiev, comme l’eau ou l’électricité, font désormais l’objet de coupures. Des difficultés que les autorités de la péninsule ne nient pas. La vie en Crimée «est différente de la vie normale d’une personne ordinaire », a reconnu son gouverneur Sergueï Axionov.

 Moscou, de son côté, a promis d’investir des milliards de roubles dans le désenclavement de la péninsule, notamment en construisant un pont au-dessus du détroit de Kertch qui la reliera physiquement à la Russie. Tout cela prend du temps et génère parfois du mécontentement au sein de la population. Mais cette dernière reste philosophe car contrairement au Sud-Est de l’Ukraine, la Crimée ne connaît pas la guerre.

 Le rattachement de la Crimée à la Russie n’a pas été toujours pas été reconnu ni par Kiev ni par l’essentiel de la communauté internationale. Il a été suivi par un conflit armé dans l’Est de l’Ukraine entre l’armée de Kiev et les milices locales qui ont refusé de reconnaître le pouvoir sur leur région du gouvernement issu du coup d’Etat du 21 février à Kiev.