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Etats-Unis : l’ex-général provocateur qui voulait «tuer les Russes» se justifie sur Fox news

Apparemment imperturbable après l’indignation provoquée par ses commentaires sur Fox Business Channel, l’ex-général américain qui pense que la seule solution du conflit en Ukraine, c’est de «commencer à tuer les Russes», a défendu son point de vue.

Robert H. Scales, major général à la retraite, dont l’intervention rageuse a été diffusée à une heure de grande écoute sur Fox mardi, a été à nouveau invité par la présentatrice de Fox News Greta Van Susteren pour discuter des réaction sur ses remarques.

En réponse au communiqué du Comité d'enquête de la Fédération de Russie annonçant l’ouverture d’une information judiciaire au sujet de ces déclarations pour déterminer si elles sont constitutives d’un appel public à la guerre et d’une violation l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques interdisant toute incitation verbale à la guerre, à la discrimination, la haine ou la violence, Scales a simplement remarqué que c’était «la manière russe de faire la guerre»

En savoir plus : Moscou a ouvert une enquête contre un analyste de Fox News qui estime qu’il faut «tuer les Russes»

«C’est la version russe du Premier Amendement – cinq années en prison si vous dites quelque chose qui irrite Vladimir Poutine», a ironisé Robert H. Scales sur Fox News.

La seule chose qui semble ennuyer l’analyste militaire, c’est qu’il ne goûtera plus à la vodka ou au borsch [soupe traditionnelle ukrainienne composée de betteraves, de choux, de haricots et d'autres légumes, ndlr] à cause des poursuites qu’il encourt en Russie.

«Je ne suis pas inquiet du tout, je voulais partir en vacances en  mais je sais maintenant que cela ne se fera pas», a-t-il plaisanté. 

«Je ne pensais pas qu’on regardait Fow News en Russie»

Scales, de toute évidence, a été surpris du fait que ses propos ont été entendus en Russie : «J’ai reçu des courriels aujourd’hui de Russes dont je n’ai jamais entendu parler. Je ne pensais pas qu’on regardait Fox News en Russie».

Au final, il a assuré que tout ce qu’il a dit sur Fox était «la vérité».

«Fox n’est pas la chaîne préférée de Vladimir Poutine parce que, comme vous l’avez vu sur cette vidéo, nous essayons de dire la vérité sur ce qui se passe en Ukraine et dans d’autres pays comme l’Iran», a dit l’ex-major général. Selon lui, «nous savons tous que les sanctions ne marchent pas, que les négociations ne marchent pas, que nous ne pouvons pas appuyer sur le bouton rouge du «reset», et que seuls les succès militaires des Ukrainiens que nous soutenons pourront changer la situation».

Lors de sa nouvelle interview diffusée par Fox News vendredi, Scales a utilisé une rhétorique légèrement plus douce que pendant son apparition précédente. Ses propos les plus polémiques ont été rediffusés juste avant la conversation : «le seul moyen par lequel les  peuvent influencer cette région et changer la situation, c’est tuer des Russes… tuer tellement de Russes que même les médias de Poutine ne pourront pas cacher le fait que les Russes retournent à leur patrie dans des housses mortuaires».

Washington, par ailleurs, n’a toujours pas fourni de preuves d’une présence militaire russe en Ukraine à l’exception d’images satellite troubles de soi-disant équipements militaires russes considérées comme truquées par Moscou.

Alexandre Loukachevitch, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, a condamné les propos de Scales, les qualifiant de «russophobes» et soulignant que «les responsables américains donnent le ton d’une propagande antirusse rampante».

Le secrétaire d’Etat américain  a confirmé vendredi que Washington enverrait «71 millions d’euros supplémentaires sous forme d'aide non-létale» à Kiev, y compris des drones et des Humvees blindés. Plus tôt en mars, les Etats-Unis avaient annoncé l'envoi d'environ 300 conseillers militaires pour entraîner l'armée ukrainienne de mars à octobre.

Ces initiatives américaines interviennent alors qu’un cessez-le-feu est en place dans l’est de l’Ukraine et que certains Etats alliés des Etats-Unis et membres de l’OTAN – dont l’Allemagne et la France – se sont prononcés contre les livraisons d’armes occidentales.

La guerre en Ukraine a éclaté en avril 2014 lorsque l’armée a été envoyée dans le Donbass où la population refusait massivement de reconnaître les nouvelles autorités issues du coup d’Etat de février 2014. Les combats ont fait 6 000 morts et presque 15 000 blessés selon les Nations unies.