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Les grèves de la faim se multiplient dans les centres de requérants britanniques

Des centaines de demandeurs d’asile ont entamé des grèves de la faim pour protester contre leurs mauvaises conditions de logement dans les centres britanniques de requérants d’asile.

Selon les dernières informations postées sur les pages des détenus sur les réseaux sociaux, les agents de  ont relevé les noms des manifestants.

Plusieurs centaines de demandeurs d’asile continuent leur grève de la faim, entamée lundi, au centre de détention de Harmondsworth, près de l’aéroport londonien d’Heathrow. Quelques 300 immigrés ont pris part à cette action alors que le centre héberge environ 620 hommes. Des grèves de la faim et des manifestations similaires ont aussi lieu dans d’autres centres ailleurs dans le pays depuis la semaine dernière.

RT a parlé à un détenu de Harmondsworth qui a déclaré : «La plupart des grévistes sont très en colère. Il y a deux jours, deux Pakistanais se sont évanouis parce qu’ils n’avaient pas mangé depuis dimanche». Apparemment, 150 personnes n’ont pas mangé depuis dimanche. Un détenu aurait pleuré en disant qu’il voulait juste rentrer chez lui dans son pays « mais ils ne le laisseront jamais repartir parce qu’en le retenant ici ils font plus d’argent», a expliqué l’interlocuteur de RT.

Ce détenu qui souhaite rester anonyme a ajouté que les autorités «devaient cesser de mentir dans leurs rapports mensuels pour briser notre crédibilité dans ce pays. Nous ne sommes pas des criminels, nous sommes des humains, pas des animaux !» Voilà ce qu’il a répondu lorsqu’on lui a demandé quel message il voulait faire passer.

Les détenus ont publié leurs expériences via @detainedvoices sur Twitter, Facebook et Wordpress. Un des grévistes à Harmondsworth a déclaré mercredi que certaines personnes avaient perdu conscience à cause du manque de nourriture et d’eau.

Le Dr. Lisa Doyle, membre du groupe Refugee Council, a déclaré sur RT : «Il n’est pas surprenant que les personnes retenues dans les centres britanniques de requérants manifestent».

«Il est très stressant pour les demandeurs d’asile d’être enfermés sans disposer d’une date de sortie alors qu’il n’ont rien fait de mal», a poursuivi l’intéressée.

«Les ministres doivent accepter l’évidence : la détention d’immigrés est inhumaine, chère et inefficace. Si le gouvernement veut prouver son souci pour la justice et protéger les personnes vulnérables, alors il est grand temps qu’ils renvoient tout ce système dans les livres d’histoire, là où se trouve sa place», a-t-elle ajouté.

Le Ministère de l’Intérieur du  estime que 300 000 immigrés et demandeurs d’asile sont détenus dans pays pour une durée indéterminée pendant que les autorités se prononcent sur leur statut. Beaucoup restent en détention pendant des mois et voire des années.

Dans une lettre ouverte au ministère de l’Intérieur, les détenus ont soumis une liste de doléances. Ils se plaignent d’un système de santé et d’un accès aux services légaux inappropriés, en soulignant que de temps à autre, ils n’ont même pas accès à un conseiller juridique.

 «Personne ne nous entend, personne ne nous défend», a déploré un détenu dans un enregistrement téléphonique réalisé par RT. «Ce n’est pas humain. Ils nous traitent comme des animaux et même moins bien que des animaux».