International

La Russie et la Hongrie démentent le blocage par l’UE de leur accord nucléaire

Les officiels russes et hongrois démentent que l’Union européenne a bloqué un accord nucléaire d’une valeur de plusieurs milliards d’euros portant sur la construction de nouveaux réacteurs et la livraison de combustible russes à la Hongrie.

Les ingénieurs nucléaires russes devraient construire deux nouveaux réacteurs d'une capacité de production combinée d'environ 1 200 mégawatts dans centrale nucléaire hongroise de Paks qui est la seule à disposer actuellement de quatre réacteurs. L’accord signé l’année dernière inclut un prêt de 10 milliards d’euros consenti par  à Budapest à condition que l’argent serve à payer les équipements.

Les nouveaux réacteurs devraient être équipés avec des barres de combustible russes, gage de sécurité pour les nouveaux réacteurs. Reste que la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) s’oppose à cet accord exclusif. Le quotidien britannique Financial Times a rapporté jeudi que la Commission européenne avait soutenu la semaine dernière la décision de l’Euratom de bloquer cet accord.

Les officiels russes et hongrois démentent cette information. Le porte-parole du gouvernement hongrois Zoltan Kovacs a démenti les informations du Financial Times et déclaré que Budapest allait demander la publication d’un correctif par le quotidien. L'Agence fédérale russe de l'énergie atomique Rosatom a affirmé qu’elle «n’avait rien à ajouter» aux propos de Zoltan Kovacs et qu’à sa connaissance, l’accord a été approuvé par la Commission européenne.

La Hongrie se trouve parmi les membres de l’UE qui s’opposent à la décision de Bruxelles de rompre les liens avec la  à cause de la crise ukrainienne. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est un adversaire virulent des sanctions de l’UE contre Moscou qui ont mené à une guerre commerciale entre la Russie et l’Europe.

En savoir plus : La Hongrie et la Russie veulent resserrer leurs liens économiques et énergétiques (VIDEO)

Ce dernier a aussi critiqué l’UE pour avoir fait avorter le projet du gazoduc South Stream par lequel devait transiter le gaz naturel russe à destination de l’Europe à travers la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie, assurant une sécurité énergétique améliorée à l’Europe de l’Est.

Le Premier ministre hongrois maintient sa position non-conformiste concernant les politiques européennes hostiles à la Russie qu’il qualifie de nuisibles pour l’Europe et imposées sous la pression de Washington. Ses détracteurs l’accusent d’avoir des tendances autoritaires alors que le sénateur américain John McCain va plus loin en le qualifiant de «dictateur néofasciste».

Malgré les critiques en Hongrie et à l’étranger, le parti de Viktor Orban, le Fidesz, a remporté une victoire écrasante lors des élections générales de 2014 en recueillant presque 45% des voix.