Des milliers de manifestants ont pris d'assaut les bureaux du Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe, quelques heures après que celui-ci a été désigné président par intérim.
La foule a débordé les forces de l'ordre et est entrée dans le bâtiment, brandissant des drapeaux du pays, alors que la police et l'armée avaient tenté de les repousser avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.
Un peu plus tôt dans la journée, le président du Parlement avait annoncé la désignation, par le chef de l'Etat en fuite Gotabaya Rajapaksa, de Ranil Wickremesinghe en tant que président par intérim. Ce dernier a demandé à l'armée et la police de «faire le nécessaire pour rétablir l'ordre», mais les troupes reculaient et laissaient les portes du bâtiment ouvertes aux manifestants.
«[Les protestataires] veulent m'empêcher de m'acquitter de mes responsabilités de président par intérim [...] Nous ne pouvons pas permettre aux fascistes de prendre le pouvoir», a-t-il ajouté. «Nous ne pouvons pas déchirer notre Constitution. Nous ne pouvons pas permettre aux fascistes de prendre le pouvoir. Nous devons mettre fin à cette menace fasciste qui pèse sur la démocratie», a-t-il renchéri, ajoutant que les bâtiments publics occupés par les manifestants devaient être rendus à l'Etat.
La chaîne de télévision publique également investie
Les manifestants ont fait également irruption dans les locaux de la principale chaîne de télévision publique, dont ils ont perturbé les programmes, selon les images. Un homme non identifié a pénétré dans le studio de la chaîne Rupavahini pendant un direct et a ordonné que seules les informations relatives aux protestations soient diffusées. La transmission a été coupée et remplacée par un programme enregistré.
Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fui le pays pour arriver aux Maldives à bord d'un avion militaire, plus tôt dans la journée du 13 juillet, tandis que sa démission est attendue dans la journée. Il avait déjà tenté de quitter le pays, sans succès, le 12 juillet en passant par l'aéroport de Colombo. Gotabaya Rajapaksa est accusé d'avoir mal géré l'économie, menant à l'incapacité du pays, en manque de devises étrangères, à financer les importations les plus essentielles à une population de 22 millions d'habitants.
L'état d'urgence a été instauré à l'annonce de sa fuite et la police avait instauré un couvre-feu dans la province de Colombo. Cela n'a toutefois pas empêché de nouvelles manifestations d'éclater.