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Moscou proclame la libération de la République de Lougansk, après la défaite de Kiev à Lissitchansk

L'armée ukrainienne a confirmé son retrait de Lissitchansk, dernière municipalité majeure qu'elle contrôlait encore dans l'oblast de Lougansk, en guerre depuis 2014. Moscou a pour sa part annoncé la «libération» de la République du même nom.

Nouvelle étape majeure pour l'opération militaire russe, l'armée ukrainienne a confirmé le 4 juillet son retrait de Lissitchansk. La prise de cette ville stratégique de l'est de l'Ukraine avait été revendiquée quelques heures plus tôt par Moscou. La totalité de la région de Lougansk est donc désormais contrôlée par la république autoproclamée du même nom alliée à la Russie. Moscou, qui a salué la «libération» de ce territoire, a annoncé par la voix de Vladimir Poutine que les forces russes allaient poursuivre leur offensive en Ukraine.

Une position intenable pour Kiev

«Afin de préserver les vies des défenseurs ukrainiens, la décision a été prise de se retirer» de la ville, avait annoncé l'état-major des forces armées ukrainiennes dans un communiqué.

«Dans les conditions d'une supériorité multiple des troupes russes en artillerie, en forces aériennes, en systèmes de lancement de missiles, en munitions et en personnel, continuer la défense de la ville aurait eu des conséquences fatales», ajoute ce communiqué.

Après des semaines de combats, la prise de Lissitchansk, qui comptait 95 000 habitants avant la guerre, permet aux forces alliées de la Fédération de Russie de progresser dans le Donbass, bassin industriel de l'est de l'Ukraine largement russophone et théâtre d'une guerre depuis 2014. 

Le 3 juillet, les caméras de RT avaient pu filmer les tranchées près de la ville, laissant penser au départ précipité de l’armée ukrainienne, qui a abandonné ses positions en laissant des effets personnels.

D'autres objectifs à l'ouest pour la Russie, Zelensky promet une reconquête

Dans la matinée, le ministère russe de la Défense avait annoncé que l'armée russe et ses alliés avaient pris «le contrôle complet de Lissitchansk et d'autres villes proches».

Selon un communiqué, le ministre russe de la Défense «Sergueï Choïgou a informé [le président Vladimir] Poutine de la libération de la république populaire de Lougansk», l'une des deux entités séparatistes, avec celle de Donetsk, combattant pour faire sécession de l'Ukraine. Ces territoires de l'est ukrainien refusent de reconnaître les autorités issues du coup d'Etat survenu en 2014 et sont depuis lors la cible de bombardements réguliers de l'armée ukrainienne.

Dans son allocution du soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part tenté de garder la face, malgré cet important revers militaire. «Si le commandement de notre armée retire des troupes de certains points du front où l'ennemi a l'avantage du feu – et cela s'applique en particulier à Lissitchansk –, cela ne signifie qu'une chose : que nous reviendrons», a-t-il lancé.

«Aujourd'hui [les Russes] ont amassé leur plus grande puissance de feu dans le Donbass. Et ils peuvent tirer des dizaines de milliers d'obus d'artillerie par jour sur une section du front. C'est la réalité», a expliqué le président.

J'espère que dans leurs secteurs tout se passera comme cela s'est passé à Lougansk

«Nous avançons progressivement, à la fois dans les régions de Kharkiv [nord-est] et Kherson [sud], et en mer [...] Un jour viendra où nous dirons la même chose du Donbass», a-t-il néanmoins assuré, selon des propos rapportés par l'AFP.

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné de son côté à ses forces de poursuivre leur offensive dans l'est de l'Ukraine. Les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés», a déclaré le président russe lors d'un entretien avec son ministre de la Défense Sergueï Choïgou, retransmis à la télévision. «J'espère que dans leurs secteurs tout se passera comme cela s'est passé à Lougansk», a-t-il ajouté.

La Russie et les forces qui lui sont alliées devraient donc désormais poursuivre leur avancée vers Sloviansk et Kramatorsk, deux villes majeures plus à l'ouest, touchées le 3 juillet par des tirs de roquettes. Dans son allocution de la soirée, Volodymyr Zelensky a fait état d'un bilan de six morts dans les combats à Sloviansk, dont une fillette de neuf ans, et «une vingtaine de blessés». Moscou n'a pas confirmé ce bilan, et répète depuis le début de son offensive qu'elle ne cible pas les infrastructures civiles, mais uniquement militaires.