Trois personnes ont été mortellement touchées et plusieurs blessées par des tirs le 3 juillet en fin de journée dans un grand centre commercial à Copenhague. Un suspect danois de 22 ans a été arrêté.
Les trois morts sont un adolescent et une adolescente danois de 17 ans tous les deux, ainsi qu'un Russe de 47 ans vivant au Danemark, a précisé la police. Quatre blessés dans un état grave ont été recensés, dont deux Danoises âgées de 19 ans et 40 ans et deux Suédois, un homme de 50 ans et une adolescente de 16 ans. D'autres personnes ont été légèrement blessées dans le mouvement de panique provoqué par la fusillade.
Le jeune homme responsable des tirs, armé selon des témoins d'un imposant fusil, a été arrêté peu après l'arrivée de la police aux abords de la grande galerie marchande Fields, située entre le centre-ville et l'aéroport de la capitale danoise.
Le suspect décrit par la police comme un «Danois de souche de 22 ans» avec des antécédents psychiatriques
Si les motivations du suspect restent pour le moment inconnues, l'inspecteur en chef de la police de Copenhague, Soren Thomassen, a décrit le suspect comme un «un Danois de souche de 22 ans». La police a précisé que ce dernier avait des antécédents psychiatriques et qu'il était connu des services, «mais seulement de façon périphérique». Selon les forces de l'ordre, rien n'indique à ce stade qu'il s'agit d'«un acte terroriste», et l'auteur des tirs aurait choisi ses victimes «au hasard». En outre, «rien n'indique qu'il a eu des complicités», a précisé Soren Thomassen lors d'une conférence de presse.
La police considère comme authentiques des vidéos du suspect circulant depuis le 3 juillet au soir sur les réseaux sociaux. Le jeune homme y apparaît posant avec des armes, mimant des gestes de suicide ou évoquant un traitement avec un médicament puissant prescrit en psychiatrie «qui ne marche pas». Les comptes YouTube et Instagram du suspect ont été fermés au cours de la nuit, a constaté l'AFP. Plusieurs médias danois ont également confirmé son identité circulant en ligne, mais son nom n'a pas été rendu public.
D'importants renforts de police ont été dépêchés aux abords du centre commercial Fields dans le quartier d'Amager, situé entre le centre-ville et l'aéroport de la capitale, a indiqué peu après la fusillade la police de Copenhague sur Twitter. «Nous sommes sur place, des coups de feu ont été tirés et plusieurs personnes ont été touchées», a-t-elle écrit.
La tuerie s'est produite vers 17h30 locales (15h30 GMT), provoquant un mouvement de panique. De nombreux visiteurs se trouvaient sur place avant un concert de la star britannique Harry Styles dans une grande salle voisine, qui a été annulé dans la soirée.
Selon des témoins interrogés par les médias danois, le suspect a tenté de piéger des victimes, disant par exemple que son arme était fausse pour les inciter à se rapprocher. «Il était suffisamment psychopathe pour aller traquer les gens, mais il ne courait pas», a déclaré un témoin interrogé par la télévision publique DR.
Mouvement de panique
Lorsque les premiers coups de feu ont été entendus, plus d'une centaine de personnes se sont ruées à l'extérieur de la galerie commerciale, selon des images de l'incident. D'autres ont été contraints de se cacher à l'intérieur. «Tout d'un coup on a entendu des coups de feu, j'ai entendu dix tirs, et nous avons couru tout ce que nous avons pu pour nous réfugier aux toilettes», a expliqué à DR Isabella, qui y est restée cachée deux heures.
Une cellule de crise a été déclenchée, selon le maire de Copenhague Sophie Haestorp Andersen.
Les routes autour du centre commercial étaient bloquées avec un vaste périmètre de sécurité, la circulation du métro coupée et un hélicoptère survolait la zone, selon une journaliste de l'AFP sur place. Des policiers fortement armés empêchent les riverains de rentrer chez eux.
«Mes filles devaient aller à Harry Styles. Elles m'ont appelées pour dire que quelqu'un tirait. Elles étaient dans un restaurant quand ça s'est passé», a expliqué à l'AFP Hans Christian Stolz, un Suédois de 53 ans venu chercher ses enfants sur place. «Nous pensions au départ que c'était des gens qui couraient parce qu'ils avaient vu Harry Styles, puis on a compris que c'était des gens en panique [...] On a couru pour notre vie», ajoute sa fille, Cassandra.
«Mon équipe et moi-même prions pour tous ceux touchés par la fusillade dans le centre commercial de Copenhague. Je suis choqué», a déclaré la star britannique sur Snapchat.
Le dernier attentat à Copenhague remonte au 14 et 15 février 2015, lorsqu'une série de fusillades à motivation islamiste avait fait deux morts et cinq blessés.