Des centaines de manifestants se sont réunis le 11 juin dans la ville de Naqoura au Liban, frontalière avec Israël et ont brandi des drapeaux libanais et palestiniens afin de contester l'opération israélienne visant à extraire du gaz dans des eaux contestés.
Un navire de la société gazière britannique Energean Plc, mandatée par Israël est arrivé le 5 juin sur le champ offshore controversé de Karish pour commencer à l'exploiter, selon un communiqué de la compagnie.
Pour le Liban, le champ de Karish se trouve dans une partie des eaux contestées avec Israël, tandis que l'Etat hébreu estime qu'il est situé dans sa zone économique exclusive. «Nous refusons catégoriquement d'abandonner les ressources maritimes du pays, elles appartiennent à tous les Libanais», a déclaré le député indépendant Firas Hamdane devant la foule de manifestants.
Le Liban et Israël, officiellement toujours en guerre, avaient entamé en octobre 2020 des négociations sous l'égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime, afin de lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
Mais les pourparlers ont été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée.
Les Etats-Unis en médiateurs
Le 6 juin, le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre sortant Najib Mikati, ont dénoncé une «provocation» de la part d'Israël et réclamé une médiation américaine au sujet de la délimitation des frontières maritimes entre les deux pays.
Le médiateur américain Amos Hochstein doit arriver au Liban le 13 juin pour une visite de deux jours, a fait savoir le département d'Etat américain le 10 juin.
Le mouvement chiite libanais Hezbollah a mis en garde le 9 juin la société d'exploration gazière mandatée par Israël contre le lancement d'une telle opération. Israël de son côté avait prévenu le 8 juin qu'il accordait «la priorité à la protection de ses acquis stratégiques» et souligné qu'il était prêt à les défendre.