Une étude d'opinion publiée le 6 juin par le Centre Levada révèle – sans grande surprise – que l'immense majorité des Russes n'aiment pas l'OTAN. Plus inquiétant, le nombre de ceux qui pensent qu'une guerre ouverte avec l'Alliance atlantique est possible est en augmentation.
Ainsi, 82% des sondés ont exprimé une attitude négative à l'égard de l'OTAN lors de ce sondage réalisé en mai, contre 78 % en mars et 76 % il y a deux ans, indique le Centre analytique indépendant Levada. Plus de la moitié d'entre eux ont déclaré avoir une «très mauvaise» opinion de l'alliance, tandis que 26 % ont estimé qu'elle était «plutôt mauvaise».
Plus les Russes sont âgés, plus ils sont susceptibles d'avoir des sentiments négatifs à l'égard de l'OTAN, selon les résultats du sondage. Cependant, même parmi la tranche d'âge 18-24 ans, 73% perçoivent l'alliance atlantique de manière négative.
Signe que les tensions sont au plus haut, la part des Russes qui pensent que leur pays a des raisons de craindre l'OTAN a bondi à 60 %, un niveau d'inquiétude inédit depuis 2014. Et inversement, 60 % des personnes interrogées ont déclaré que les membres de l'OTAN avaient des raisons de craindre la Russie, une première depuis que l'Institut même ses enquêtes d'opinions.
Interrogés sur un éventuel élargissement de l'alliance, les Russes ont désigné l'Ukraine comme la plus grande source d'inquiétude. Plus de 52 % d'entre eux ont déclaré que l'adhésion de leur voisin créerait une «menace sérieuse», tandis que 19 % estiment que la menace serait modérée. Les chiffres sont plus faibles pour la Finlande, la Géorgie et la Suède, bien que dans les trois cas, entre 55 % et 58 % considèrent la présence de l'OTAN dans ces pays comme une menace au moins modérée pour la Russie.
Les Russes sont divisés quant à la possibilité que l'opération militaire en Ukraine débouche sur une confrontation majeure avec l'OTAN. Moins de la moitié, soit 48%, ont déclaré qu'un tel scénario était probable dans une certaine mesure, tandis que 42% l'ont jugé improbable. À titre de comparaison, en mars 2016, 64 % des Russes ne pensaient pas que leur pays entrerait en guerre contre l'OTAN.