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Réponse de Lavrov à Obama: les efforts visant à isoler la Russie sont voués à l’échec

Les tentatives d’isoler la Russie sont voués à l’échec, a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse consacrée au bilan de l’année 2014.

«Nous entendons dire par nos partenaires occidentaux que la Russie doit être isolée», a signalé Sergueï Lavrov. «En particulier, Barack Obama l’a répété. Ces tentatives sont vouées à l’échec. Comme le président russe Vladimir Poutine l’a précisé, la Russie ne se résoudra pas à l’auto-isolement».

Le ministre a annoncé que le gouvernement russe appelait Washington à rétablir la coopération mise à mal l’année dernière. «Les relations entre Moscou et Washington se sont dégradées considérablement en 2014. Nous appelons à rétablir une coopération efficace aux niveaux bilatéral et international. Mais le dialogue est possible seulement s’il est basé sur l’égalité et le respect pour les intérêts des autres pays», a-t-il affirmé.

La rupture des liens avec l’Alliance atlantique (OTAN), selon Sergueï Lavrov, n’est pas l’oeuvre de la Russie : «L’OTAN a pris la décision hautement politisée d’interrompre la coopération civile et militaire. Mais la Russie ne permettra pas une nouvelle Guerre Froide», a-t-il assuré.

Commentant le discours sur l’état de l’Union du président américain Barack Obama, Sergueï Lavrov a déclaré qu’il réflétait les ambitions dominatrices de Washington qui exige du monde entier de reconnaître sa suprématie.

«Les Américains ne font preuve d’aucune autocritique et le discours prononcé par Barack Obama hier montre que le message central de leur philosophie est : "nous sommes les premiers". Tous les autres doivent l’admettre».

Lavrov a décrit la politique étrangère américaine comme «agressive» et «obsolète».

Le ministre a nié la présence militaire russe présumée dans le sud-est de l’Ukraine, appelant ceux qui pensent le contraire à prouver leurs allégations. «Je le répète à chaque fois : les certitudes doivent être corroborées par des faits. Mais personne ne peut ou ne veut fournir aucune preuve», a-t-il souligné.

Lavrov a déclaré qu’il allait essayer de parvenir à un cessez-le-feu immédiat dans l’est de l’Ukraine au cours des pourparlers prévus plus tard dans la journée à Berlin. Les ministres des affaires étrangères d’Ukraine, d’Allemagne et de France sont attendus à la réunion.

En savoir plus : Kiev mobilise ses troupes, le conflit reprend de l’ampleur

Le chef de la diplomatie russe a qualifié de «cruciale» la question du retrait des armes lourdes de la ligne de contact qui sépare les territoires occupés par les milices de ceux contrôlés par Kiev. Ce processus, d’après lui, permettra d’éviter davantage de victimes parmi les civils. «La Russie a déjà persuadé les milices locales de retirer leurs armes lourdes», a-t-il rappelé. La balle, selon le diplomate, est maintenant dans le camp des autorités ukrainiennes.

Lavrov assure que le président ukrainien Petro Porochenko est prêt à discuter du plan de paix proposé le 15 janvier par le président russe Vladimir Poutine malgré les annonces marquant son rejet.

«A en juger par la réaction du président Porochenko, nous sentons qu’il est prêt à discuter, mais il pose certaines questions dont une partie est assez technique. Ces questions pourront être réglées de façon équitable», a affirmé le ministre

Le conflit dans le sud-est de l’Ukraine a repris de l’ampleur ces derniers jours. Les troupes gouvernementales, sur ordre du président ukrainien, ont lancé un assaut massif dans les zones occupées par les milices.

Des zones résidentielles ont été touchées par l’offensive ukrainienne, on compte plusieurs victimes civiles.

Un hôpital de Donetsk frappé par deux obus le 19 janvier a subi de graves dégâts.

Des groupes de défense des droits de l’homme ont appelé les deux parties au conflit à épargner les civils.

Amnesty International a appelé les milices à ne pas lancer d’opérations depuis des zones habitées et a demandé à Kiev de cesser les bombardements d’immeubles résidentiels.