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Un journaliste français tué en Ukraine

Emmanuel Macron a annoncé ce 30 mai la mort d'un journaliste français qui opérait en Ukraine et a accusé, tout comme la diplomatie française, les «bombes russes» d'en être à l'origine. De son côté, Moscou n'a pas réagi dans l'immédiat.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé sur Twitter ce 30 mai la mort en Ukraine d'un journaliste français travaillant pour BFM TV. 

«Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre», a écrit le président français avant de directement pointer la responsabilité de la Russie : «A bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.»

«Je partage la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j’adresse mes condoléances. À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France», a ajouté le chef de l'Etat. 

Plus tôt dans la journée, Serguiï Haïdaï, gouverneur de la région de Lougansk, avait rendu publique la mort du journaliste. «Aujourd’hui, notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer dix personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage de la voiture, une blessure mortelle au cou a été reçue par un journaliste français accrédité qui faisait des reportages sur l’évacuation», avait-il expliqué sur Telegram.

Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a annoncé que la France exigeait «qu’une enquête transparente s’engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame». «La France réaffirme son engagement constant et déterminé, partout dans le monde, en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression contribue à une information libre et au débat public», a-t-elle souligné.

Quelques minutes plus tard, le ministre a ajouté sur Twitter que Frédéric Leclerc Imhoff avait été «tué par un bombardement russe».

Pour l'heure, Moscou n'a pas réagi aux accusations d'Emmanuel Macron et de la diplomatie française.

De son côté, Andreï Marotchko, officier de la République populaire autoproclamée de Lougansk (LPR), cité par l'agence TASS, a fait valoir que la différence entre «volontaires» présents sur place pour venir en aide aux Ukrainiens et journalistes était parfois, de leur point de vue, ténue. Il a ajouté que le 27 mai dernier, les autorités de la LPR avaient prévenu qu'elles n'hésiteraient pas à frapper des véhicules civils dont elles soupçonneraient qu'ils soient utilisés par l'Ukraine à des fins militaires.

Sur Twitter, BFMTV a également réagi à la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff. «Frédéric Leclerc Imhoff est mort. A BFM la douleur est immense. Frédéric, journaliste reporter d’images était courageux et discret. Nous perdons un collègue et un ami. Nos pensées vont à sa famille, ses amis», a fait savoir la chaîne.

«C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès de Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine, tué en exerçant son métier. Informer ne devrait coûter aucune vie. Mes sincères condoléances à ses proches, à la rédaction de BFMTV et à tous les journalistes. Nous sommes à vos côtés», a de son côté réagi le Premier ministre Elisabeth Borne.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre. Elle sera confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH).

Le 15 mars, un photographe de guerre travaillant chez Fox News a été tué alors qu'il opérait en Ukraine. Pierre Zakrzewski, de nationalité franco-irlandaise, accompagnait le journaliste Benjamin Hall, blessé lorsque leur véhicule a été la cible de tirs le 14 mars à Horenka, près de Kiev, avait indiqué la PDG de Fox News Media, Suzanne Scott, dans un communiqué. Basé à Londres, il était en Ukraine depuis février, avait-elle ajouté. Selon un décompte de RSF, au moins huit journalistes sont morts sur le terrain dans l'exercice de leur profession depuis le début de l'offensive russe en Ukraine.