Lors de son briefing hebdomadaire le 18 mai, Maria Zakharova, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a fait savoir que le bureau de la radio-télévision canadienne publique CBC, basé à Moscou, serait désormais fermé, et les accréditations et visas de ses journalistes retirés en réponse à l'interdiction de diffusion de RT et de RT France décrétée en mars dernier au Canada.
«Les autorités canadiennes ont récemment donné un exemple révélateur en décidant d'interdire sur le réseau national la diffusion des chaînes de télévision russes RT et RT France [...] A cet égard, il a été décidé d'adopter des mesures de rétorsion, je le répète, de rétorsion contre les actions du Canada, à savoir fermer le bureau de la société de radiodiffusion nationale canadienne CBC à Moscou et annuler les accréditations et les visas russes de ses journalistes», a-t-elle expliqué.
Elle a également ajouté que la Russie avait «averti à maintes reprises [...] [qu'elle répondrait] de manière symétrique ou similaire ou analogue» aux décisions prises à l'encontre des médias bénéficiant d'un financement constitué de fonds publics russes.
«Nous avons fait remarquer que de telles mesures restrictives unilatérales, qui bafouent les principes de la liberté d'expression et empêchent l'activité normale des médias russes, ne resteraient pas sans réponse. Cela doit être clair pour tout le monde : notre réaction est inévitable et suivra chaque démarche de ce type», a-t-elle également prévenu.
De son côté, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a considéré la fermeture du bureau de la radio-télévision canadienne CBC comme «inacceptable». «Par sa décision d'expulser des médias canadiens de Moscou, Poutine tente de les empêcher de rapporter des faits et c'est inacceptable [...] les journalistes doivent pouvoir travailler en toute sécurité – sans censure, intimidation ou ingérence», a-t-il fait valoir sur Twitter.
Depuis la mi-mars, le Canada a interdit aux fournisseurs de services de distribuer les chaînes RT et RT France, arguant que leur programmation n'était pas dans «l'intérêt du public».
L'Union européenne (UE) a elle aussi interdit de diffusion les chaînes et sites internet du groupe RT, mais également le média Sputnik. Pour le moment, Moscou n'a pas encore présenté de mesure de rétorsion contre un média de l'UE.