L'état-major de l'armée sud-coréenne a fait savoir que la Corée du Nord avait tiré ce 7 mai un missile mer-sol balistique, «depuis la mer au large de Sinpo, [dans le province nord-coréenne de] Hamgyong du Sud». Il s'agit de la 15e démonstration de force cette année pour ce pays doté de l'arme nucléaire, qui a aussi lancé un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017.
La semaine dernière, à l'occasion d'un grand défilé militaire, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'était engagé à développer ses forces nucléaires «le plus rapidement possible» et avait mis en garde contre d'éventuelles frappes «préventives», évoquées par le futur président sud-coréen, Yoon Suk-yeol.
Ce tir est survenu quelques heures après la mise en garde des Etats-Unis sur la possibilité d'une reprise des essais nucléaires par Pyongyang dans les prochaines semaines. Le 6 mai en effet, la porte-parole de la diplomatie Jalina Porter a prévenu que la Corée du Nord «prépar[ait] le site d'essais de Punggye-ri et pourrait être prêt à y mener un test dès ce mois-ci, ce qui serait son septième essai» nucléaire.
Ce nouveau lancement intervient également quelques jours avant l'entrée en fonction (le 10 mai) du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, favorable au rapport de forces avec le Nord. Pendant cinq ans, le président sud-coréen Moon Jae-in a mené une politique de dialogue avec Pyongyang, mais selon son successeur, cette approche «servile» a été un échec patent.
La Corée du Sud avait elle aussi testé en 2021 son propre missile mer-sol balistique, devenant l'un des rares pays à maîtriser cette technologie. Elle a aussi dévoilé un missile de croisière supersonique, soulignant une course à l'armement dans la péninsule.