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La Russie va-t-elle bannir les Boeing 737 de son espace aérien ?

Le Comité intergouvernemental de l’aviation russe (MAK) a suspendu le certificat de vol de tous les Boeing 737 exploités par des compagnies russes en attendant que le service américain de certification des aéronefs ne prouve leur aptitude au vol.

Les raisons de cette suspension porteraient sur un défaut de sécurité sur ces appareils. Pour l’heure, les compagnies aériennes russes qui exploitent des Boeing 737 – qui est l’un de leurs appareils favoris – peuvent continuer à les faire voler «jusqu’à réception d’une notification officielle».

Cette lettre, adressée à Rossaviatsiïa, l’agence fédérale russe en charge du transport aérien, et à l’administration de l’aviation civile aux Etats-Unis (FAA), a valeur de recommandation et ne précise aucune date pour l’éventuelle entrée en vigueur de cette mesure.

Pour justifier cette décision, le comité russe, qui est en charge des enquêtes sur les accidents aériens se produisant sur le territoire de l’ancienne Union soviétique, affirme avoir demandé à la FAA de s’assurer du bon fonctionnement des appareils de contrôle d’altitude des Boeing 737 et ne pas avoir obtenu de réponse adéquate. Une fois que ce problème sera résolu, ces appareils retrouveront le droit d’être exploités par les compagnies russes.

«Nous n’avons pas de lettre originale. Pourtant, nous devons réagir de manière opérative sur la situation actuelle, c'est pourquoi demain, Rossaviatsiïa va organiser une réunion qui réunira toutes les compagnies qui exploitent le Boeing-737», a annoncé l’agence fédérale russe.

Le Boeing-737 est l’un des avions les plus populaires parmi les compagnies aériennes russes. Le vice-président de la Douma, Alexander Starovoitov, a souligné que beaucoup de compagnies pourraient subir des pertes importantes au vu du nombre de ces appareils qu’elles possèdent dans leur parc aérien. «Il est probable que beaucoup de ces avions sont en leasing ou achetés à crédit. Cela signifie qu’une telle décision aura des conséquences négatives», a –t-il poursuivi.

En ce qui concerne la réaction du gouvernement, le porte-parole du président Dmitri Peskov a précisé que l’étude de l’impact d’une telle décision était actuellement en cours. «Evidemment, il faut mener une analyse opérationnelle et profonde de la situation de notre secteur aérien. Les départements concernés, notamment le ministère du transport, mèneront l’analyse nécessaire, c’est certain», a-t-il déclaré.