Le nombre de Palestiniens travaillant dans ces quelques 2 500 tunnels est estimé à 22 000 personnes. Ces sous-terrains servent à livrer des marchandises commerciales principalement dans la bande de Gaza, mais des armes de contrebande ont été introduites dans certains tunnels séparés controlés par le Hamas, a rapporté l'agence Reuters.
Pour faire face à l'insurrection qui secoue le Nord du Sinaï, l'Egypte a fermé les tunnels en septembre dernier. Mais tandis que le Caire s'efforce de lutter contre les insurgés, un flux croissant d'armes en tout genre arrive aux mains des extrémistes, cette fois depuis Gaza vers le Sinaï. Les autorités égyptiennes ont alors choisi une solution radicale : inonder les tunnels avec de l'eau de mer pour provoquer leur effondrement et bloquer défintivement leur accès.
Selon les bâtisseurs de ces tunnels, les dégâts causés par l'armée égyptienne depuis septembre sont plus importants que ceux faits par les bombardements israéliens ces deux dernières années, a indiqué Reuters. Il ne resterait désormais plus qu'une vingtaine de tunnels en activité, servant à acheminer principalement des cigarettes de contrebande à travers la frontière.
En revanche, la technique égyptienne, bien qu'ayant apporté des résultats fulgurants, présente un inconvéniant de taille : la contamination à l'eau de mer des réserves d'eau potable. Un phénomène qui menace de détériorer les terres agricoles et de contribuer à la propagation de différentes maladies, affirment les responsables palestiniens.
«Un mètre cube d'eau de mer pollue 40 mètres cubes d'eau douce souterraine», a déclaré Tamer al-Sleibi, un directeur de département de l'eau dans la bande de Gaza.
L'homme craint par ailleurs que l'eau puisse affaiblir les fondations des maisons et anéantir les terres destinées à l'agriculture. En outre, lorsque cette eau commence à stagner, moustiques et autres vecteurs de maladies se développement propagent à grande vitesse.
A la fin du mois d'août dernier, le Hamas avait assuré, via une vidéo de propagande, avoir construit un réseau de tunnels dans la bande de Gaza, alors que ce réseau, utilisé dans la lutte contre les forces israéliennes était censé avoir été détruit l'an dernier.