«Contrer l'unilatéralisme et créer la stabilité et l'ordre n'est possible que grâce à la coopération de puissances indépendantes partageant les mêmes idées», a déclaré le président iranien Ebrahim Raïssi, cité dans un communiqué officiel publié à l'occasion d'une rencontre le 27 avril avec le ministre chinois de la Défense Wei Fenghe. «La politique intangible de la République islamique d'Iran consiste à étendre ses relations stratégiques à long terme dans divers domaines» avec Pékin, a détaillé le dirigeant iranien.
La Chine est le premier partenaire commercial de la République islamique même si, selon des chiffres iraniens, le volume des échanges bilatéraux a baissé considérablement suite au rétablissement en 2018 de sanctions américaines contre Téhéran. Celles-ci avaient été adoptées dans la foulée de la dénonciation par Washington de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont développés en 2021, selon les douanes iraniennes, avec une augmentation des exportations vers la Chine de 58% entre mars 2021 et mars 2022, tandis que les importations de Chine ont cru de 29% sur la même période.
Téhéran est engagé depuis un an dans des négociations avec divers puissances – dont la Chine – pour rétablir le pacte sur le nucléaire qui avait permis à l'Iran un allègement des sanctions en échange de restrictions sur son programme nucléaire.
Au cours de son entretien avec le ministre chinois, Ebrahim Raïssi a estimé que la priorité pour son pays était la «mise en œuvre réussie du plan global de coopération de 25 ans», signé entre Téhéran et Pékin fin mars 2021. Selon l’Iran, ce plan fournit une «feuille de route complète», comportant des «clauses politiques, stratégiques et économiques» pour le quart de siècle à venir. Le président iranien a rappelé : «les développements régionaux et mondiaux montrent plus que jamais la valeur de la coopération stratégique Iran-Chine», selon le communiqué.
Le ministre chinois de la Défense a également été reçu par son homologue iranien, le général de brigade Mohammad-Réza Achtiani. Lors de la réunion, celui-ci a souligné «la nécessité de contrer l'hégémonie américaine dans le monde en renforçant le multilatéralisme», selon un communiqué de son ministère.