Le numéro 1 mondial de tennis, Novak Djokovic, a vivement réagi, le 20 avril, au choix des organisateurs du tournoi de tennis de Wimbledon d'exclure les joueurs russes et biélorusses − dont Daniil Medvedev, Andreï Roublev ou encore Aryna Sabalenka − de l'édition 2022 au motif de l'offensive russe en Ukraine. Il voit dans ce choix des organisateurs une décision «folle».
«Je condamnerai toujours la guerre, étant moi-même un enfant de la guerre [...] mais je ne peux pas soutenir la décision du tournoi de Wimbledon, je pense qu’elle est folle», a déclaré Djokovic à la presse à l'issue de son premier match au tournoi ATP-250 qui se tient dans la capitale serbe. «Les joueurs de tennis, les sportifs n’ont rien à voir avec ce qui se passe. Lorsque la politique intervient dans le sport, ce n’est jamais bon», a-t-il ajouté.
L'ATP dénonce une «discrimination» basée sur la nationalité
Le tournoi britannique de Wimbledon est devenu la première rencontre de tennis à écarter individuellement les joueurs, une décision vivement critiquée par l'ATP (Association of Tennis Professionals) et la WTA (Women's Tennis Association). Dans un communiqué paru le 20 avril, l'ATP a ainsi qualifié d'«injuste» la décision des organisateurs par Wimbledon, ajoutant qu'elle pourrait «causer un précédent dommageable au tennis». De plus, a complété l'ATP, «la discrimination basée sur la nationalité constitue également une violation de nos accords avec Wimbledon aux termes desquels la participation d'un joueur n'est basée que sur son classement». L'association a annoncé qu'elle allait réfléchir aux suites à donner à cette décision.
«Dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou bélarusses [...] Nous avons par conséquent l'intention, avec un profond regret, de rejeter l'inscription de joueurs russes et bélarusses à Wimbledon», avait fait savoir l'All England Lawn Tennis Club (AELTC), qui organise le tournoi, dans un communiqué diffusé le 20 avril.
Ce bannissement a été jugé «inacceptable» par le Kremlin, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov estimant que les sportifs se retrouvaient ainsi otages «de préjugés politiques, d'intrigues politiques», tout en soulignant les répercussions proprement sportives d'un tel choix, alors que les joueurs russes occupent plusieurs places de premier rang dans les classements mondiaux.