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Pour l’UE, des dysfonctionnements internes empêchent Kiev de punir les coupables du drame d’Odessa

Le Comité consultatif international (le CCI) du Conseil de l’Europe a publié un rapport qui précise que l’enquête sur les violences perpétrées à Odessa en mai 2014 ne respectait pas les exigences de la Convention européenne des droits de l’homme.

Selon ce rapport présenté à Kiev le 4 novembre, l’enquête menée par les autorités ukrainiennes sur les violences de mai 2014 à Odessa manque d’indépendance, ajoutant que des policiers s’étaient rendus complices des troubles.

Pour mémoire, le 2 mai 2014, 42 militants pro-russes avaient péri dans l’incendie de la Maison des syndicats d’Odessa. Incendie dont l’origine n’a jamais clairement été déterminée.

«Les difficultés auxquelles le gouvernement ukrainien s’est heurté, ne peuvent toutefois justifier tous les dysfonctionnements», lit-on dans le rapport. «Etant donnée la forte probabilité d’une implication de la police dans les troubles du 2 mai 2014 et le lien hiérarchique entre les services du ministère des Situations d’urgence et le ministère de l’Intérieur, les investigations auraient dû être conduites par un organe indépendant du ministère», précise encore le rapport du CCI.

Le Comité a déploré par ailleurs «la qualité insuffisante de l’enquête», affirmant qu’aucun effort n’avait été entrepris jusqu’en décembre 2014 pour faire la lumière sur le retard inexpliqué de 40 minutes avec lequel les pompiers sont arrivés à la Maison des syndicats d’Odessa pour tenter de maîtriser le sinistre. Enfin, le CCI a encore constaté que les autorités ukrainiennes n’étaient pas parvenues à garantir la sécurité publique dans le cadre de ces événements.

En outre, le comité «considère que les déficiences pointées dans ce rapport n’ont pas permis aux autorités de déterminer dans quelles circonstances ces crimes ont été commis à Odessa ni de traduire leurs responsables en justice», soulignant les obstructions et la non-coopération du ministère de l’Intérieur ukrainien.

De plus, et «contrairement à ce qui s’était passé lors des enquêtes sur les événements de Maïdan, les autorités n’ont pris aucune mesure pour informer directement et régulièrement les victimes et leurs proches des avancées de l’enquête», conclut ce rapport.