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Au Qatar, Michelle Obama dénonce des «lois et traditions désuètes» privant les filles de scolarité

La Première dame des Etats-Unis a livré un discours enflammé au Qatar, lors d'une conférence mondiale sur l'Education, appelant à mettre fin aux «lois et traditions désuètes» qui privent chaque année des millions de filles d'un accès à l'instruction.

Michelle Obama a parlé pendant près de 25 minutes devant une salle comble dont l'audience était composée de dirigeants politiques et de spécialistes de l'éducation du monde entier. Son appel à aider les millions de filles privées de scolarité a été soutenu par la mère de l'émir du Qatar, la Sheikha Moza bint Nasser, qui, en ouvrant le Sommet mondial portant sur l'éducation à Doha, a déploré : «Dans cette région, nous ne sommes pas seulement paralysés, mais nous revenons en arrière à la vitesse de la lumière», déplorant les attaques répétées dont l'éducation des filles fait l'objet.

Le discours de Michelle Obama est intervenu dans le cadre d'un programme mondial visant à trouver des fonds afin de pouvoir garantir l'éducation de 62 millions de filles dans le monde qui ne vont pas à l'école tous les jours.

La Première dame des Etats-Unis, qui a toujours été très active dans les domaines de l'éducation, a précisé: «Si nous voulons vraiment avoir des filles dans nos salles de classe, nous avons besoin d'avoir une conversation honnête au sujet de la façon dont nous considérons et traitons les femmes dans nos sociétés et cette conversation doit se produire dans tous les pays de cette planète, y compris le mien». 

Elle a ainsi estimé que les parents devaient transgresser certaines coutumes et véritablement se mettre à comprendre que leurs filles sont tout aussi «dignes» d'être éduqués que leurs fils. Elle a également fait remarquer que les restrictions imposées aux femmes limitaient également, par ricochet, celles des hommes.

Le discours de Michelle Obama s'est fait aussi très personnel puisqu'elle a confié que son éducation lui avait ouvert des possibilités dont elle n'aurait pas pu rêver en tant que jeune fille noire issue d'une famille de la classe ouvrière.