Le gouvernement chinois a accusé les États-Unis d'avoir porté des «accusations sans fondement» sur sa politique de lutte contre la pandémie de Covid-19, après que l'augmentation des cas à Shanghai a conduit le consulat américain dans cette ville à autoriser le «départ volontaire» de diplomates non essentiels.
Confrontée à la pire vague du virus en Chine depuis le début de l'épidémie, Shanghai, capitale économique du pays, est en confinement total ou partiel depuis deux semaines. En vertu de mesures sanitaires très strictes, les 25 millions de résidents de la ville sont contraints de rester chez eux.
Les autorités chinoises continuent de défendre leur stratégie «zéro Covid», avec des confinements dès l'apparition de quelques cas. A Shanghai, elles ont instauré un temps une politique très controversée consistant à séparer les enfants positifs au coronavirus de leurs parents testés négatifs, qu'elles ont assouplies face aux critiques.
Dans un nouvel avertissement aux voyageurs américains, le département d'Etat a également recommandé le 8 avril de «ne pas se rendre» à Shanghai, «en raison des restrictions liées au Covid-19, notamment le risque de séparation entre les parents et leurs enfants». En réponse, Pékin a exprimé «un fort mécontentement et une ferme opposition aux accusations sans fondement de la partie américaine concernant la politique de contrôle des épidémies de la Chine», selon un communiqué publié le 9 avril sur le site internet du ministère des Affaires étrangères.
«Il s'agit de la décision des États-Unis. Cependant, il faut souligner que la politique chinoise de contrôle des épidémies est scientifique et efficace», a déclaré le porte-parole du ministère, Zhao Lijian, ajoutant que Pékin avait déposé des «protestations solennelles» auprès de ses homologues américains. «Nous avons toute confiance dans le fait que Shanghai et d'autres endroits surmonteront ce cycle de l'épidémie», a-t-il ajouté.
De nombreux citoyens chinois s'agacent des restrictions sanitaires strictes
La Chine mène une politique de confinement rapide, de tests de masse et de restrictions de voyages pour enrayer la propagation du virus. Shanghai, sous l'effet d'une vague alimentée par le variant Omicron, a fait état le 10 avril d'un nombre record de 24 943 nouvelles infections, pour la plupart asymptomatiques, représentant plus de 90% du total national.
Les autorités ont préparé des dizaines de milliers de nouveaux lits dans plus de 100 hôpitaux de fortune dans le cadre d'une politique d'isolement de toute personne testée positive au virus, qu'elle présente ou non des symptômes. De nombreux habitants ont commencé à s'irriter des restrictions et exprimé leur colère via les réseaux face aux pénuries de nourriture et aux mesures draconiennes prises pour endiguer l'épidémie.