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«Irresponsable», «sénile», «faible» : Pyongyang tance Biden après ses commentaires sur Poutine

L'agence de presse nationale nord-coréenne a vivement raillé le président américain en réaction à ses récents commentaires sur le président russe. Dans une récente communication, l'agence étatique a notamment qualifié Joe Biden d'«irresponsable».

Ainsi que l'a relevé l'AFP ce 10 avril, l'agence de presse nationale nord-coréenne KCNA s'est livrée à une sévère diatribe à l'encontre du président des Etats-Unis, Joseph Robinette Biden, après que celui-ci a accusé à plusieurs reprises Vladimir Poutine d'être un «criminel de guerre», et récemment estimé qu'il «ne p[ouvai]t pas rester au pouvoir».

«Des remarques aussi irresponsables ne peuvent être faites que par le descendant des Yankees, passé maître dans l'agression et le complot [...] On pourrait arriver à la conclusion qu'il y a un problème avec ses facultés intellectuelles, et que ses remarques irresponsables ne sont que la preuve de l'imprudence d'un vieil homme d'âge sénile», peut-on notamment lire dans un commentaire publié la veille par l'agence d'Etat, ici citée par l'AFP. «L'avenir des Etats-Unis paraît sombre avec un homme aussi faible au pouvoir», a encore fustigé KCNA selon qui Washington serait à la racine du conflit ukrainien. 

Méfiance extrême de la Corée du Nord vis-à-vis de Washington

Pour rappel, Pyongyang entretient de longue date une méfiance extrême vis-à-vis des Etats-Unis. «Même si Washington a retiré certains de ses armements nucléaire qui jadis, entouraient le pays, un soldat américain sur trois à l'étranger est basé dans cette zone», soulignait ainsi auprès de RT France, en août 2020, Juliette Morillot, journaliste et spécialiste de la péninsule coréenne, qui se rend régulièrement sur place depuis 1982 et qui a co-écrit plusieurs ouvrages sur les deux Corées.

Il est à noter que la Corée du Nord figure parmi les cinq pays qui, début mars, ont voté contre une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU qui appelait Moscou à retirer «immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires» d'Ukraine.

Au-delà du développement de son arsenal nucléaire qui lui vaut la reconduction de sévères sanctions, Pyongyang fait l'objet d'une ostracisation sur la scène internationale. Mise au ban que ses détracteurs justifient par le système politique en place dans le pays. La Corée du nord est en effet accusée par l'ONU de violations systématiques et généralisées des droits de l'homme, dénonçant des pratiques de torture, des meurtres extrajudiciaires ou encore l'existence de camps d'internement. Accusations que Pyongyang a toujours balayées, en les qualifiant de propagande étrangère.

«A défaut d'avoir prouvé leur efficacité en termes de dissuasion, les sanctions étranglent chaque jour un peu plus la population nord-coréenne», expliquait d'ailleurs Juliette Morillot lors de son entretien avec RT France.