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Frappe meurtrière sur la gare de Kramatorsk : la défense russe pointe la responsabilité de l'Ukraine

La défense russe a détaillé ses accusations à l'égard de l'armée ukrainienne après le bombardement meurtrier de la gare de Kramatorsk, dans le Donbass. Kiev, à l'inverse, assure que Moscou est responsable de cette frappe.

Plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans le bombardement de la gare de Kramatorsk dans le Donbass, dans la matinée du 8 avril.

Au cours de la journée, les autorités russes ont apporté des précisions quant aux informations qu'elles affirment avoir à leur disposition sur ce drame. Ainsi, le ministère russe de la Défense a déclaré en début de soirée : «Les forces armées ukrainiennes ont effectué une frappe avec un missile tactique Totchka-U contre la gare ferroviaire [...]. Les missiles tactiques Totchka-U dont les débris ont été retrouvés aux environs de la gare de Kramatorsk ne sont employés que par les forces armées ukrainiennes.»

Selon la même source, «l’analyse de l’impact ainsi que du positionnement de la partie arrière du missile Totchka-U confirment sans ambiguïté que le tir a été effectué depuis la direction sud-ouest de Kramatorsk.» Or, d'après des données des services de renseignement russes citées par le ministère, un bataillon ukrainien armé de systèmes de lancement de missiles Totchka-U se trouvait, au moment de la frappe, dans la zone de la localité de Dobropolié, à 45 kilomètres au sud-ouest de Kramatorsk. «La zone en question demeure sous le contrôle du groupement des troupes ukrainiennes [opérant] dans le Donbass», précise la défense russe.

De même, dans la journée du 8 avril, l’état-major de la défense territoriale de la République populaire autoproclamée de Donetsk (dont Moscou reconnaît l'indépendance) a pointé la responsabilité des forces armées ukrainiennes. D'après l'état-major, le système de missiles Totchka-U est «un système de missiles soviétique obsolète [qui] n’est pas en service dans la République populaire de Donetsk, dans la République populaire de Lougansk ou en Fédération de Russie.» «Il est activement utilisé par les militaires ukrainiens», affirme-t-il.

Kiev dénonce «un autre crime de guerre de la Russie»

Kramatorsk se trouve dans la partie du Donbass sous contrôle ukrainien. Selon l'AFP, le missile s'est abattu vers 10h30 (heure locale), alors que des candidats à l'évacuation de la région se regroupaient depuis des jours par centaines dans la gare.

Kiev a assuré que la responsabilité de ce drame revenait à la Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi dénoncé «un autre crime de guerre de la Russie pour lequel chacun parmi ceux impliqués sera tenu responsable». Selon le gouverneur de la région (dépendant des autorités ukrainiennes), Pavlo Kyrylenko, au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées dans cette frappe qu'il attribue aux «troupes d'occupation russes». Selon lui, une centaine d'individus ont également été hospitalisés, notamment dans un hôpital militaire. Le directeur des chemins de fer ukrainiens Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, a également dénoncé une «frappe délibérée».

Du côté des alliés de Kiev, le président américain Joe Biden a dénoncé une «nouvelle horrible atrocité commise par la Russie». Un haut responsable américain du ministère de la Défense, cité par l'AFP, a balayé les arguments des autorités russes au sujet de cette frappe, affirmant : «Je note qu'initialement ils ont fait état d'une frappe réussie, et qu'ils se sont rétractés uniquement après des informations sur des victimes civiles».

Décryptant ces versions officielles, un certain nombre de médias en France - comme Libération ou la rédaction de France info -  affirment que les armées ukrainienne et russe disposeraient toutes deux du type de missile en question.