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Discrimination : le salaire d'employés russes de RT France bloqué

Deux employés russes de RT France ont vu leur salaire du mois de mars être bloqué. Dans un des deux cas, le lieu de naissance a été invoqué comme raison par la banque. Ils ne figurent aucunement sur les listes d'individus visés par des sanctions.

Le versement du salaire du mois de mars de deux employés russes de RT France, sur leur compte personnel à la Société Générale, a été bloqué. Pour l'un de ces deux employés, le lieu de naissance a été mentionné comme raison du blocage.

Sur Telegram, la présidente de RT France Xenia Fedorova a dénoncé une «véritable discrimination sur la base de la nationalité», ajoutant : «La France touche de nouveau le fond.»

Si la Russie a été visée, dans le cadre de son offensive militaire en Ukraine, par de multiples sanctions, notamment bancaires, ces mesures ne s'appliquent en aucun cas à l'ensemble des citoyens russes, mais bien à une liste précise d'individus définie par les autorités.

Citée par l'AFP, la Société Générale a affirmé ne pas bloquer «les comptes de ses clients sur le seul critère de nationalité» mais a assuré qu'elle se devait d'effectuer des vérifications concernant certains d'entre eux du fait des sanctions. La banque a dit mettre en œuvre «avec diligence les mesures nécessaires afin d’appliquer strictement, dès leur publication, les sanctions internationales». 

Des Russes témoignent être victimes de blocages bancaires

En outre, sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes affirmant posséder la nationalité russe ont rapporté avoir rencontré des problèmes — notamment des blocages temporaires — avec leur banque.

Fin février, la diffusion de RT France a été bloquée sur tout le territoire européen par les autorités. La décision a été vivement critiquée comme une atteinte à la liberté d'expression par Xenia Fedorova, mais a également été dénoncée par le Syndicat national des journalistes (SNJ) et plusieurs personnalités. RT France a introduit un recours devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pour faire annuler cette interdiction de diffusion.