«S’il n’y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera», a mis en garde le 15 mars le président du Sénat Gérard Larcher (LR) dans un entretien au Figaro. «Le président de la République veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées. Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe !», a poursuivi Gérard Larcher, estimant qu'Emmanuel Macron «n’a sans doute pas envie de confronter son bilan aux réalités».
Or, pour le président du Sénat, «notre pays fracturé, endetté et confronté à de multiples problèmes a besoin de ce débat».
Attal assure que l'exécutif «fait tout pour qu'il y ait une campagne»
Des propos jugés «irresponsables» par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie sur France Inter. «Gérard Larcher est la deuxième personnalité de l'Etat. [...] C'est un garant de notre démocratie et Gérard Larcher essaie de faire courir une petite musique qui serait un procès en illégitimité, dans le cas où le président de la République actuel, Emmanuel Macron, serait réélu, au motif que la campagne n’aurait pas été suffisamment faite», a-t-il développé.
«On fait tout pour qu'il y ait une campagne», a également réagi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur France 2, rappelant qu'Emmanuel Macron doit présenter le 17 mars lors d'une conférence de presse «de trois heures» son projet pour un second quinquennat. «Dès lors qu'il le peut, [le chef de l'Etat] participe à cette campagne», a-t-il affirmé.
Gérard Larcher a affirmé de son côté que «quel que soit le vainqueur du scrutin en avril, les conditions de cette élection construiront sa légitimité» : «Cette légitimité sera plus que nécessaire face aux défis économiques qui se présentent, aux risques majeurs d’inflation, aux tensions sur le pouvoir d’achat, aux questions non traitées en matière d’ordre, de sécurité et d'immigration.»
Concernant la candidate LR Valérie Pécresse, Gérard Larcher a regretté qu'elle soit «la cible d’une forme de harcèlement, voire de "Pécresse bashing"».
Interrogé enfin sur l'absence de prise de position de Nicolas Sarkozy dans cette présidentielle, il a estimé que l'ancien président était «naturellement libre de ses choix». «Je constate qu’il n’a pas choisi à quatre semaines de l’élection. Valérie Pécresse trace sa route», a-t-il ajouté.