«Il faut reconnaître» que l'Ukraine ne pourra pas adhérer à l'OTAN, a déclaré ce 15 mars le président ukrainien Volodymyr Zelensky, comme le rapporte l'agence Tass.
«Pendant des années, nous avons entendu parler des portes qui seraient ouvertes, mais nous avons également entendu [dire] que nous n’y entrerions pas. C’est vrai, et il faut le reconnaître», a-t-il déclaré lors d'une réunion en visioconférence des dirigeants des pays de la Joint Expeditionary Force, une coalition menée par la Grande-Bretagne. La fin de l'élargissement de l'OTAN à l’Est est l'une des revendications principales de Moscou dans le conflit ukrainien.
Le président ukrainien avait déjà modéré sa position sur l'adhésion de son pays au sein de l'Alliance atlantique le 8 mars à l'occasion d'un entretien accordé à la chaîne étasunienne ABC. «S'agissant de l'OTAN, j'ai tempéré ma position sur cette question il y a déjà un certain temps, lorsque nous avons compris [que] l'OTAN n'était pas prête à accepter l'Ukraine», a-t-il déclaré dans cette entrevue.
Lors de cette réunion, le dirigeant ukrainien a également déploré que l'OTAN, «semble hypnotisée par l'agression russe», en rejetant notamment la possibilité de créer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine : «On entend des arguments selon lesquels la "Troisième Guerre mondiale" pourrait commencer si l'OTAN ferme son ciel pour les avions russes. C'est pour cela que la zone humanitaire aérienne n'a pas été créée au-dessus de l'Ukraine et c'est pour cela que les Russes peuvent bombarder les villes et tuer des gens, faire sauter des hôpitaux et des écoles», a-t-il accusé.
De son côté, Moscou assure que son offensive en Ukraine – dénoncée par les Occidentaux comme une invasion – était planifiée pour limiter les pertes civiles. «Au début de l’opération, le président russe a donné l’ordre au ministère de la Défense de ne pas prendre d’assaut immédiatement les agglomérations, y compris Kiev, en raison du fait que des formations nationalistes armées ont aménagé des postes de tir et déploient des équipements militaires lourds dans les zones résidentielles, et que les combats dans les zones densément peuplées entraîneraient inévitablement de lourdes pertes parmi les civils», a expliqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.