Les suspects arrêtés ce mardi 3 novembre sont trois hommes d’origine marocaine, âgés de 26 à 29 ans, qui résidaient légalement dans le pays. Dans un communiqué de presse, la police a expliqué les avoir arrêtés parce qu’elle «avait détecté leur volonté de passer à l'action et de commettre des actes terroristes» dans la capitale. Les djihadistes présumés formaient un groupe «parfaitement organisé et hiérarchisé», composé d’un chef donnant les ordres et de deux sous-fifres chargés de passer à l’action.
Ce mercredi 4 novembre, deux autres individus ont été interpellés par la police espagnole pour propagande djihadiste. Mais contrairement à ceux-ci, et à la majorité des personnes interpellées par les forces de l’ordre nationales, les trois prévenus «ne se consacraient pas à attirer, endoctriner, radicaliser, recruter des personnes pour qu'elles se rendent en Syrie ou en Irak pour intégrer Daesh, mais leur but était d'agir en Espagne», a indiqué le ministre de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, sur Cadena SER, l’une des stations radio les plus écoutées du pays.
Les autorités hispaniques comptent le plus grand nombre d’arrestations de djihadistes présumés en Europe, avec une soixantaine cette année. En 2004, l’Espagne avait été violemment frappée par le terrorisme islamiste, lorsqu’un attentat revendiqué par Al-Qaïda avait fait 191 morts dans une gare madrilène.
Les interpellations de mardi surviennent au lendemain de la déclaration de Jose Maria Aznar, ancien Premier ministre, qui a réaffirmé tout le bien qu’il pensait de la participation de l’Espagne à la guerre d’Irak en 2003, estimant que son pays en était sorti «vainqueur». Une semaine auparavant, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, dont le pays avait participé à l’invasion de 2003 avec les Etats-Unis, avait reconnu le rôle que cette intervention avait joué dans la montée en puissance du groupe terroriste Daesh par la suite.