Au moment où les tensions montent chaque jour autour de la crise ukrainienne et après la reconnaissance par Moscou des républiques autoproclamées du Donbass, RT au Royaume-Uni fait l'objet d'une série d'attaques et de pressions.
Comme le rapporte Reuters, la ministre de la Culture, Nadine Dorries, a demandé au régulateur des médias, l'Ofcom, de réexaminer la licence de diffusion attribuée à RT au Royaume-Uni.
Dans une lettre adressée à l'Ofcom, la ministre a expliqué qu'elle craignait que la chaîne russe ne cherche à diffuser au Royaume-Uni une «désinformation nuisible» à propos de la crise russo-ukrainienne. Même son de cloche chez la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, qui a accusé RT de diffuser régulièrement «de la propagande et des fausses nouvelles».
A la question de savoir si le gouvernement britannique envisageait prochainement d'interdire la diffusion de RT dans le pays, le porte-parole de Downing Street, James Slack, a expliqué que «tout ce que la ministre de la Culture demande à l'Ofcom, [c'est de] prendre toutes les mesures appropriées en cas de tentative d'utilisation de Russia Today pour diffuser de la désinformation», des propos repris par Reuters. Le Premier ministre a également précisé que le régulateur devait prendre ses propres décisions. Ne faisant pas dans la demi-mesure, le chef du Parti travailliste britannique Keir Starmer a de son côté appelé à mettre un terme à la diffusion de RT à travers le monde.
En réponse aux déclarations du gouvernement britannique, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a prévenu que «si le Royaume-Uni met à exécution sa menace envers le média russe, des mesures de représailles ne se feront pas attendre».
RT se défend de toute infraction à la loi et dénonce le deux poids, deux mesures des autorités britanniques
De son côté, RT se défend de toute tentative de désinformation ou d'infraction à la loi. La rédactrice en chef adjointe du groupe RT, Anna Belkina, a ainsi expliqué qu'en quatre ans, la chaîne n'avait jamais enfreint les règles de diffusion de l'Ofcom.
«Le régulateur britannique Ofcom n'a jamais remis en cause la validité de la licence de la chaîne. Au cours des quatre dernières années, RT n'a jamais enfreint les règles de diffusion de l'Ofcom, ce qui n'est pas le cas pour de nombreuses autres chaînes de télévision du pays», a-t-elle déclaré, avant de continuer en dénonçant le deux poids, deux mesures de la classe politique britannique : «Les politiciens britanniques s'ingèrent ouvertement dans le travail d'institutions qu'ils qualifient eux-mêmes d'indépendantes et libres de toute pression politique, démontrant ainsi que leurs revendications d'attachement à la liberté d'expression ne sont qu'une farce.» Qui doit faire rire davantage les politiques que les journalistes.