«En termes d'influence et d'appui international à nos objectifs, l'Espagne est sortie gagnante», c'est ce qu'écrit l'ancien Premier ministre José Maria Aznar dans une lettre rendue publique, après que le ministre espagnol des Affaires étrangères actuel, José Manuel Garcia-Margallo l'a publiée dans son livre.
Selon l'ancien Premier ministre, en poste de 1996 à 2004, le soutien de l'Espagne à la guerre en Irak s'est inscrit dans la droite ligne de la position d'autres pays européens. Grâce à ce soutien, la «visibilité» de l'Espagne se serait accrue, d'autant que le pays disposait à l'époque d'un siège au Conseil de sécurité des Nations unies.
En effet, dans la période qui a précédé la guerre, José Maria Aznar avait été un allié clé de la politique du président des Etats-Unis, George W. Bush. Conservateur, le gouvernement Aznar avait résolument soutenu la guerre, en dépit des sondages qui montraient que plus de 90% des Espagnols y étaient opposés. Mais José Maria Aznar assume: il s'agissait pour lui, avec cette décision de renforcer les relations avec les Etats-Unis: «cela était stratégiquement bon pour l'Espagne».
Le Parti populaire espagnol d'Aznar finira pourtant par perdre le pouvoir en 2004 au profit des socialistes. Ces élections générales s'étaient tenues quelques jours seulement après les attentats de Madrid qui avaient tué 191 personnes et blessé près de 1 800 autres. A l'époque, José Luis Rodriguez Zapatero, qui a succédé à José Maria Aznar, avait promis pendant sa campagne de retirer les troupes espagnoles d'Irak en qualifiant cette guerre de «désastre».
En Grande-Bretagne, autre son de cloche. La semaine dernière, c'est Tony Blair, un autre allié de Georges W. Bush, qui avait présenté ses excuses pour avoir utilisé de faux renseignements pour prendre la décision de partir en guerre contre l'Irak de Saddam Hussein et pour n'avoir pas préparé l'après-guerre. Il a toutefois expressément refusé de présenter des excuses pour la guerre elle-même.