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Russie : la Douma appelle Vladimir Poutine à reconnaître les républiques autoproclamées du Donbass

Les députés de la Douma ont appelé Vladimir Poutine à reconnaître l’indépendance des Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. De son côté, le président russe a prôné la mise en œuvre des accords de Minsk pour régler cette crise.

Les députés de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, ont voté en faveur d'une résolution appelant le Kremlin à reconnaître l'indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine.

351 députés ont soutenu cette initiative présentée par le Parti communiste. 16 députés ont voté contre, un s'est abstenu. «Je suis sûr que le peuple russe soutient aujourd'hui pleinement notre décret et est prêt à renoncer à plus que sa 13e paie», a déclaré Kazbek Taïssaïev, l'un des députés soutenant le texte. 

Réagissant à l'initiative parlementaire, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé qu'une reconnaissance des républiques autoproclamées reviendrait à une «agression sans armes». «Ce serait une atteinte à la souveraineté de l’Ukraine», a averti le chef de la diplomatie française devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

Vladimir Poutine appelle à résoudre la crise du Donbass dans le cadre des accords de Minsk

Interrogé sur l'initiative parlementaire lors de sa conférence conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz, Vladimir Poutine a estimé que les députés étaient «guidés par l'opinion de leurs électeurs, et ils la sentent subtilement».

«Et à cet égard, il est bien évident que dans notre pays, la grande majorité des gens sympathisent avec les habitants du Donbass et les soutiennent. Et ils espèrent que la situation là-bas changera radicalement, qu'elle s'améliorera pour eux», a-t-il poursuivi. 

Le président russe a par ailleurs rappelé son attachement à la résolution de la crise relative au Donbass dans le cadre des accords de Minsk. 

«Je partirai du principe que nous devons tout faire pour résoudre les problèmes du Donbass, mais le faire, comme l'a dit monsieur le chancelier fédéral, principalement sur la base des opportunités non pleinement réalisées pour la mise en œuvre des accords de Minsk. Et nous espérons vivement que nos partenaires de l'autre côté de l'océan et en Europe, principalement la République fédérale [d'Allemagne] et la France, exerceront une influence appropriée sur les autorités actuelles de Kiev, et que cette solution sera trouvée», a-t-il plaidé.

La situation dans le Donbass a été abordée par le Vladimir Poutine et Olaf Scholz, venu à Moscou pour discuter des tensions entre plusieurs pays Occidentaux et la Russie autour de l'Ukraine. 

«Ce qui se passe précisément dans le Donbass est un génocide», a notamment déclaré Vladimir Poutine ce 15 février lors de sa conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Le président russe rebondissait alors sur les propos du dirigeant allemand, qui a justifié l'intervention controversée de l'OTAN en Yougoslavie. «En Yougoslavie, c’était une situation différente, il y avait une menace de génocide et il a fallu [intervenir]», a-t-il assuré.