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Crise en Ukraine : le Canada imite les Etats-Unis et transfère son ambassade de Kiev à Lviv

«Nous reprendrons les activités à l'ambassade à Kiev dès que la situation de sécurité en Ukraine nous permettra de garantir des services appropriés et une sécurité adéquate pour notre personnel», a expliqué la cheffe de la diplomatie canadienne.

Nouveau mouvement diplomatique en Ukraine. Le Canada a annoncé le 12 février fermer temporairement son ambassade à Kiev et déplacer ses opérations dans un bureau à Lviv, dans l'ouest du pays, «en raison de la détérioration de la situation causée par le déploiement des troupes russes à la frontière».

«Nous reprendrons les activités à l'ambassade à Kiev dès que la situation de sécurité en Ukraine nous permettra de garantir des services appropriés et une sécurité adéquate pour notre personnel», a déclaré la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, citée dans un communiqué. «Les Canadiens doivent continuer d'éviter tout voyage en Ukraine. Nous exhortons ceux qui se trouvent actuellement dans le pays à partir maintenant», a-t-elle ajouté.

L'ambassade américaine également délocalisée à Lviv

Washington, qui a ordonné le même jour le départ de la majeure partie du personnel de son ambassade à Kiev, a également transféré les employés chargés des services essentiels à Lviv, à environ 70 kilomètres de la frontière avec la Pologne. Les Etats-Unis avaient insisté le 11 février sur le risque d'une invasion «imminente» de l'Ukraine par la Russie, des accusations démenties maintes fois par Moscou, qui accuse les Etats-Unis de vouloir envenimer la situation dans la région.

De leur côté, les autorités ukrainiennes elles-mêmes se montrent plus mesurées quant à cette probabilité. Le 12 février, le président ukrainien a ainsi déclaré, tout en reconnaissant les «risques» que le scénario se produise, que les avertissements américains provoquaient «la panique et n'aid[aient] pas» l'Ukraine. Il a également jugé qu'il y avait «trop» de prédictions annonçant une «guerre profonde, totale de la part de la Russie». «Si vous [les Américains] avez une information en plus sur une invasion certaine à 100%, donnez-la nous !», a-t-il encore insisté.

Les efforts diplomatiques, marqués par une frénésie d'appels téléphoniques le 12 février entre les dirigeants occidentaux et Moscou, ont pour l'instant échoué à atténuer les tensions autour de l'Ukraine.